Controverses sur la majoration des prix des carburants
Les députés et les sénateurs roumains ne se sont pas empressés d’être présents à la session parlementaire extraordinaire convoquée pour examiner et approuver les décrets d’urgence adoptés, la semaine dernière, par le gouvernement du social-démocrate Mihai Tudose. Parmi ces actes réglementaires, il y a notamment ceux qui visent le plafonnement à 8.500 lei (près de 1.900 euros) des indemnités parentales, qui lient l’évolution des retraites spéciales à celle de l’inflation, mais aussi une hausse de 10% des salaires des policiers et de 15% des salaires du personnel civil du ministère de la Défense.
Leyla Cheamil, 09.08.2017, 14:57
Les députés et les sénateurs roumains ne se sont pas empressés d’être présents à la session parlementaire extraordinaire convoquée pour examiner et approuver les décrets d’urgence adoptés, la semaine dernière, par le gouvernement du social-démocrate Mihai Tudose. Parmi ces actes réglementaires, il y a notamment ceux qui visent le plafonnement à 8.500 lei (près de 1.900 euros) des indemnités parentales, qui lient l’évolution des retraites spéciales à celle de l’inflation, mais aussi une hausse de 10% des salaires des policiers et de 15% des salaires du personnel civil du ministère de la Défense.
Le gouvernement envisage aussi d’opérer des modifications au Code fiscal, en proposant, entre autres, la majoration des taxes sur les carburants. Un projet de décret gouvernemental propose une hausse de presque 25% (24,9%) de la taxe sur le diesel et de près de 23% (22,8%) de celle sur le sans plomb, au 1er septembre. L’Exécutif justifie cette mesure par la baisse des recettes budgétaires et par le fait que les prix des carburants pratiqués en Roumanie sont parmi les plus bas de l’Union européenne.
Le président du Sénat, Călin Popescu-Tăriceanu, dont le parti — l’Alliance des libéraux et des démocrates — est le partenaire du Parti social-démocrate, dans la coalition au pouvoir à Bucarest, considère que la majoration de l’accise n’aura qu’une très faible influence sur le prix à la pompe : « A présent, les taxes sur les carburants ne sont pas payées par les compagnies, qui ne font que facturer le consommateur final et verser les sommes à l’Etat. C’est ainsi que ça se passe partout, aussi bien en Roumanie, que dans d’autres pays. Cette majoration de l’eurotaxe n’aura qu’un effet très faible, négligeable, sur le prix à la pompe ».
Pourtant, l’opposition parlementaire ne voit pas d’un bon œil cette majoration du prix des carburants. Pour les libéraux, elle va entraîner la hausse les prix et des tarifs de tous les biens et services. Ludovic Orban, président du Parti national libéral explique cette position : « Pour faire face à des majorations salariales et des retraites sans base économique réelle, le gouvernement Tudose prend uniquement des mesures qui aboutissent à la liquidation de l’économie roumaine. L’intention du gouvernement de majorer les taxes sur les carburants mènera à une majoration des prix et des tarifs de tous les biens et services, à cause des coûts plus élevés payés pour le combustible. »
A son tour, le gouverneur de la Banque nationale, Mugur Isărescu, a averti qu’une éventuelle augmentation des taxes sur les carburants entraînerait une hausse de l’inflation. L’Union nationale des transporteurs routiers de Roumanie critique elle aussi l’intention du gouvernement et attire l’attention sur un autre effet : les transporteurs internationaux pourraient préférer faire le plein dans les pays voisins de la Roumanie, ce qui aurait un impact désastreux sur le budget de l’Etat. L’Union propose à l’Etat de restituer la TVA sans difficulté et de manière prédictible, aux Roumains et aux étrangers, pour faire augmenter la consommation de carburants et, par voie de conséquence, mieux collecter la taxe actuelle. (trad. : Ileana Taroi)