Contestation en Roumanie
Des centaines de milliers de personnes descendent chaque soirée dans les rues de Bucarest et des grandes villes roumaines, mais aussi à l’étranger, pour contester avec véhémence la décision du gouvernement roumain de ne pas annuler le décret d’urgence portant modification des Codes pénaux et le projet de loi relatif à la grâce collective. Jeudi, le président roumain Klaus Iohannis a saisi la Cour Constitutionnelle au sujet du conflit juridique de nature constitutionnelle provoqué par le décret d’urgence qui modifie la législation pénale et qui oppose le Gouvernement d’un côté et la Justice et le Parlement, de l’autre.
Bogdan Matei, 03.02.2017, 14:37
Des centaines de milliers de personnes descendent chaque soirée dans les rues de Bucarest et des grandes villes roumaines, mais aussi à l’étranger, pour contester avec véhémence la décision du gouvernement roumain de ne pas annuler le décret d’urgence portant modification des Codes pénaux et le projet de loi relatif à la grâce collective. Jeudi, le président roumain Klaus Iohannis a saisi la Cour Constitutionnelle au sujet du conflit juridique de nature constitutionnelle provoqué par le décret d’urgence qui modifie la législation pénale et qui oppose le Gouvernement d’un côté et la Justice et le Parlement, de l’autre.
Le président affirme que le Gouvernement a élaboré et émis illégalement son décret d’urgence puisque la question qu’il vise n’était pas urgente. Klaus Iohannis a demandé au premier ministre social-démocrate Sorin Grindeanu d’abroger le décret gouvernemental et appelé les politiciens à des consultations au Palais de Cotroceni, siège de l’Administration présidentielle. Klaus Iohannis :« Je devrai inviter les responsables politiques à Cotroceni pour trouver une solution à cette crise ; sinon, les choses vont s’aggraver et les protestations se poursuivront. Les Roumains sont mécontents, mais les solutions ne peuvent pas apparaître dans la rue. Ce sont les hommes politiques qui doivent les proposer. J’invite les hommes politiques à des consultations pour qu’ils me présentent leurs solutions à ces questions » a affirmé le président roumain.
Jeudi également, M Grindeanu et les membres de son cabinet ont rencontré les principaux leaders du Parti social – démocrate, afin d’obtenir leur vote de confiance pour pouvoir continuer le programme de gouvernement. Le leader du parti et homme fort de la gauche roumaine, Liviu Dragnea a répété que les sociaux-démocrates avaient remporté les élections législatives du 11 décembre par le biais d’un vote légitime donné par les citoyens roumains. « Nous sommes toujours déterminés à exercer tant le pouvoir exécutif, par le biais du gouvernement, que celui législatif, accordé par les citoyens, à exercer ces pouvoirs de manière légitime et constitutionnelle. Et à notre avis, toute tentative de miner l’activité du gouvernement vise à déstabiliser l’ordre de droit en Roumanie, par des moyens plus ou moins légaux » a martelé le poids-lourd social-démocrate.
Et pourtant, ni le gouvernement, ni le PSD, ne font preuve d’une unité monolithique. Des fissures ont commencé à apparaître au sein du gouvernement, un mois seulement après son investiture. Le ministre des Milieux d’affaires, du Commerce et de l’Entrepreneuriat Florin Jianu a démissionné jeudi, un mois seulement après son investiture, critiquant l’erreur du pouvoir. « Je ne pourrais jamais regarder droit dans les yeux mon enfant si je continue d’être complice à ce décret qui pourrait blanchir des dizaines de responsables accusés de corruption », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux.
L’ancienne députée Aurelia Cristea, le secrétaire d’Etat Ciprian Necula et un conseiller local de Resita, dans le sud-ouest, Valentin Lupsa ont également quitté le PSD. Entre temps, Mihai Chirica, vice-président du parti et maire de la ville de Iasi, la plus grande agglomération urbaine du nord-est du pays a demandé que le décret d’urgence soit retiré et que son auteur, l’impopulaire Florin Iordache présente sa démission.