Consultations sur des thèmes de politique étrangère
La décision de l’homme fort de la planète, Donald Trump, de transférer l’ambassade des Etats-Unis de Tel Aviv à Jérusalem, préoccupe la communauté internationale qui craint, à juste titre, une nouvelle escalade du conflit israélo-palestinien et son éventuelle exportation. Or, il ne manquerait plus ça dans le monde où nous vivons!
Roxana Vasile, 16.05.2018, 13:32
La décision de l’homme fort de la planète, Donald Trump, de transférer l’ambassade des Etats-Unis de Tel Aviv à Jérusalem, préoccupe la communauté internationale qui craint, à juste titre, une nouvelle escalade du conflit israélo-palestinien et son éventuelle exportation. Or, il ne manquerait plus ça dans le monde où nous vivons!
A une échelle beaucoup moindre, les discussions et les consultations au plus haut niveau de Bucarest, véritable remue-méninges sur le sujet d’un éventuel déménagement de l’ambassade roumaine à Jérusalem, selon le modèle du partenaire stratégique américain, mais contrairement à la position actuelle de l’UE, ces discussions donc se sont transformées, avant même d’avoir commencé, en un scandale des palais. Comme si ça ne suffisait pas, la Roumanie se trouve entre le marteau et l’enclume. Le président Klaus Iohannis exclut la variante de ne pas avoir le dernier mot dans cette affaire. Le premier ministre Viorica Dăncilă l’a pourtant devancé. Elle s’est récemment rendue en visite officielle en Israël, après que le gouvernement ait approuvé un mémorandum sur l’analyse de l’opportunité de relocaliser l’ambassade. Et la dispute a éclaté.
Mardi, le président Iohannis a convoqué pour discussions le premier ministre Dăncilă, pour lui rappeler que la politique étrangère de la Roumanie devait servir le seul intérêt du pays. A son avis, il est nécessaire que les tensions internes sur des sujets de politique étrangère cessent immédiatement, afin que Bucarest reste un acteur crédible dans ses rapports avec Washington, avec l’UE et l’OTAN, ainsi qu’au sein des autres partenariats stratégiques dans lequel il s’est engagé. Klaus Iohannis a par ailleurs rappelé le fait « qu’il y a des lignes rouges que les décideurs politiques, quelle que soit leur étiquette, n’ont jamais franchies ». Et lui d’ajouter que renoncer à la position équilibrée et équidistante que la Roumanie a eue jusqu’ici ne ferait que susciter préoccupation et inquiétude ».
Ceci étant, le président roumain a exigé une coopération institutionnelle loyale et correcte de la part du gouvernement. Pour sa part, Viorica Dăncilă, a souligné que son objectif principal en tant que premier ministre consistait à soutenir les intérêts de la Roumanie et à identifier les meilleures modalités de consolider le rôle et la position du pays sur le plan international. La cheffe de l’Exécutif a assuré que le processus d’analyse et d’évaluation d’un éventuel déménagement de l’ambassade roumaine en Israël de Tel Aviv à Jérusalem devait partir du point de vue que la Roumanie a constamment soutenu, celui de l’existence de deux Etats, Israël et Palestine, qui vivent en paix et en sécurité et qui se reconnaissent mutuellement.
Il convient de mentionner que la Roumanie a été l’unique pays de l’ancien bloc communiste qui, à la fin des années ’60, a désobéi à l’ordre de Moscou de rompre les relations diplomatiques avec Israël. Elle a, dans le même temps, gardé d’excellentes relations avec l’Organisation de libération de la Palestine, dirigée par Yasser Arafat. Plusieurs centaines de milliers de Juifs originaires de Roumanie vivent en Israël, tandis que de nombreux jeunes des territoires palestiniens sont diplômés des universités roumaines, auxquelles ils vouent une reconnaissance bien méritée.(Trad. Mariana Tudose)