Consultations politiques à Bucarest
Roxana Vasile, 18.03.2022, 11:26
Depuis le début de
l’invasion russe en Ukraine, de nombreux responsables politiques de haut rang
se déplacent constamment en Roumanie, pour des pourparlers. Chefs d’Etat ou de
gouvernement, vice-présidents, ministres ou commissaires de l’UE ou responsables
de l’OTAN sont venus dernièrement ici, après que notre pays a ouvert sa porte
aux centaines de milliers de réfugiés qui fuient l’Ukraine voisine. Membre de
l’Otan, la Roumanie se trouve sur le flanc est de l’Alliance, le plus
vulnérable face aux menaces actuelles à l’heure où l’on parle. Voilà pourquoi
les alliés ne cessent de chercher une réponse adéquate aux défis sécuritaires
auxquels l’Alliance se confronte depuis le 24 février, jour du début de
l’offensive russe en Ukraine. Une dernière série de discussions bilatérales en
ce sens a eu lieu jeudi, à Bucarest, entre le chef de l’Etat roumain, Klaus
Iohannis, et son homologue estonien, Alar Karis. Lors de ces pourparlers
dominés par la nécessité d’intensifier les actions défensives de l’Otan dans la
région, les deux présidents ont affirmé qu’il faut que l’Alliance adapte sa
présence militaire dans la région et qu’elle dispose de capacités militaires
censées bloquer l’avancée russe sur le flanc oriental. Klaus Iohannis :
« Nous avons besoin
en urgence d’une consolidation substantielle et équilibrée de l’ensemble du flanc
est, d’une présence avancée, unitaire et renforcée. C’est pourquoi la Roumanie
agit en faveur d’un nouvel accroissement de la présence militaire alliée sur
son territoire. »
Par ailleurs, Klaus
Iohannis, a annoncé qu’à partir de l’année prochaine, la Roumanie reprendrait
sa participation à la mission de Police du ciel de l’Otan dans la région de la mer
Baltique, une démarche censée renforcer la défense collective alliée.
Le président estonien,
Alar Karis, a quant à lui plaidé pour réduire la dépendance des ressources
énergétiques russes. Le sujet s’est retrouvé à l’agenda des discussions que le
président roumain a eues jeudi avec le premier ministre espagnol, Pedro
Sánchez. Assurer la sécurité énergétique de l’UE joue un rôle stratégique très
important, dans le contexte de la guerre en Ukraine, a estimé le chef de l’Etat
roumain :
« La Roumanie est
prête à mettre à disposition sa propre infrastructure énergétique afin de
diversifier l’approvisionnement en gaz provenant de sources multiples. »
A peine sortis de la
crise provoquée par la pandémie de Covid-19, nous voilà replongés dans une
nouvelle crise, a quant à lui, déploré le chef du gouvernement de Madrid. Et
lui d’évoquer la nécessité que l’Europe prenne une décision commune face à
l’évolution des tarifs de l’énergie.
Par ailleurs, l’impact
pluridimensionnel de la crise ukrainienne sur la stabilité en Europe, la crise
des réfugiés et la flambée des prix de l’énergie ont dominé aussi les discussions
de Bucarest entre le responsable espagnol et son homologue roumain, Nicolae
Ciucă. Les deux premiers ministres ont exprimé leur souhait d’organiser le plus
vite possible une réunion commune de leurs gouvernements. (Trad. Ioana Stancescu)