Comment les dépenses budgétaires diminueront-elles ?
Roxana Vasile, 09.05.2023, 13:01
Il y a quelques semaines, le gouvernement de coalition de
Bucarest a décidé de réduire significativement les dépenses budgétaires. Tout
de suite après l’apparition de cette information dans l’espace public, les
chefs des partis de la coalition ont fait des déclarations qui se voulaient
rassurantes. Le social-démocrate Marcel Ciolacu a assuré qu’il n’y aurait pas
de modifications de salaires, ni de retraites. Pour sa part, le premier
ministre libéral, Nicolae Ciucă, a déclaré qu’il n’y aurait pas de
surimposition brusque des hauts revenus.
Cependant, les deux ont ajouté qu’afin de surmonter
l’effet de plusieurs crises qui pourraient se chevaucher, il était nécessaire pour
le gouvernement roumain d’adopter des règles très claires pour la manière dont l’argent
public est dépensé.
La parution, en début de cette semaine, sur le site
Internet du ministère des Finances, du projet de décret d’urgence relatif aux
économies budgétaires a levé le voile sur les intentions de l’Exécutif. Au sein
de la coalition gouvernementale, le Parti Social-Démocrate, le Parti National Libéral
et l’Union Démocrate Magyare de Roumanie ont décidé de réduire de 10 % les
dépenses de biens et services dans les ministères, comme suit : d’abord, il
s’agit d’arrêter le rachat d’automobiles, de mobilier et de fournitures de
bureau, ainsi que de suspendre de l’embauche aux postes restés vacants ou temporairement
vacants dans la fonction publique. Y font exception les secteurs de la santé et
de l’éducation, domaines où il y a un manque profond de personnel. Ensuite, le
nombre de postes dans les bureaux et les chancelleries des dignitaires publics
au sein de l’administration publique centrale sera réduit de moitié. Autre
décision : limiter la participation aux conseils d’administration à deux sociétés
au maximum. Enfin et surtout, selon le même projet de décret d’urgence, les
cantines scolaires, les cantines hospitalières et les unités militaires
achèteront des produits alimentaires auprès des producteurs roumains, selon des
règles bien établies.
Le ministère des Finances estime que toutes ces mesures
permettront d’économiser plus de 5 milliards de lei (soit environ 1 milliard d’euros).
Au premier trimestre de 2023, les dépenses en biens et services au niveau du
budget général consolidé ont augmenté de plus de 17 % par rapport à la même
période l’année dernière. En même temps, le nombre de postes pourvus dans les
administrations et institutions publiques a également augmenté, de plus de 9 000
en mars 2023, par rapport au même mois de 2022. Enfin, depuis avril 2020, la
Roumanie est en situation de déficit excessif, que le gouvernement devrait combler
en 2024 au plus tard, alors que son niveau est toujours très élevé.
En opposition, l’Union Sauvez la Roumanie considère que
le projet d’ordonnance sur les économies budgétaires impose des règles
générales et ne tient pas compte des différents besoins des administrations
locales. Qui plus est, le gouvernement a proposé de faire des économies de
seulement 5 milliards de lei, alors que le trou budgétaire serait de 15
milliards et, d’ici la fin de l’année, il pourrait atteindre le 30 milliards de
lei.