Changements dans l’économie roumaine
Elle était de -1,7% en juillet, tandis qu’en août elle arrivait à -1,9% – c’est une baisse substantielle de l’inflation en Roumanie, un record national pour le dernier quart de siècle. Et il s’agit d’un recul ininterrompu depuis trois mois. Ce sont les produits alimentaires qui connaissent la plus importante baisse de prix, soit plus de 7% en août dernier par rapport à la même période de 2014.
Daniela Budu, 11.09.2015, 13:50
Elle était de -1,7% en juillet, tandis qu’en août elle arrivait à -1,9% – c’est une baisse substantielle de l’inflation en Roumanie, un record national pour le dernier quart de siècle. Et il s’agit d’un recul ininterrompu depuis trois mois. Ce sont les produits alimentaires qui connaissent la plus importante baisse de prix, soit plus de 7% en août dernier par rapport à la même période de 2014.
Les œufs, le sucre, les pommes de terre et la semoule de maïs mènent le classement des produits les plus bradés. Selon les experts, ce sont surtout la coupe, en juin dernier, de la TVA sur les produits alimentaires – de 24% à 9% – de même que la baisse du prix mondial du pétrole qui expliquent ce taux négatif de l’inflation en Roumanie. Une tendance qui devrait se confirmer jusqu’en mai 2016, renforcée par la réduction générale de la TVA à 20%, qui entre en vigueur le premier janvier prochain.
La chute de l’inflation est plus abrupte que les estimations de ces mêmes analystes qui disent également que ce facteur ne devrait plus revenir aux limites envisagées par la Banque nationale de Roumanie avant 2017. Toutefois, la Roumanie ne risque pas d’entrer en déflation, assure le gouverneur de la banque centrale, Mugur Isărescu, parce que le pays subit actuellement des pressions provoquées par d’éventuelles hausses salariales dans le secteur public ainsi que par une montée de la consommation qui pourrait se chiffrer même à 10%, en fin d’année.
En coupant la TVA sur les produits alimentaires, le gouvernement de Bucarest a justement ciblé cette hausse de la consommation qui serait, selon lui, un coup de pouce pour l’économie locale. La Commission nationale de prévision a récemment révisé à la hausse ses anticipations visant la croissance économique annuelle du pays, qui devrait se chiffrer à 3,3%, contre 2,8% auparavant et le rythme devrait s’accélérer même jusqu’à 4%, en 2018. Des objectifs optimistes, définis par les analyses de la Commission européenne, de la Banque mondiale et de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, qui envisagent une croissance économique de plus de 3% pour les prochaines années.
Rappelons-le, la Roumanie est un des Etats membres de l’UE avec la plus importante croissance économique au deuxième trimestre de 2015, par rapport à la même période de l’année dernière. La bonne dynamique, l’inflation réduite, la stabilité de la monnaie nationale, le leu, par rapport à l’euro, de même que la dette publique plutôt réduite rendent l’économie roumaine de plus en plus intéressante pour les investisseurs étrangers. Aux côtés de Malte (4,8%) et de la République Tchèque (4,4%), la Roumanie, avec ses 3,7%, complète actuellement le podium européen des pays à la croissance économique annuelle la plus importante.