Changements dans la structure de l’année scolaire
Insuffisamment financé, tout comme le système sanitaire, le mammouth roumain de l’éducation nationale a beaucoup souffert à cause de de la pandémie de Covid 19. Au manque de fonds est venu s’ajouter le manque de vision de nombreux ministres qui ont géré ce secteur, devenu progressivement une sorte de Cendrillon du cabinet de Bucarest. Le nouveau coronavirus n’a fait qu’empirer les problèmes auxquels l’école roumaine se confrontait déjà. Par rapport à d’autres Etats européens, la Roumanie a privilégié l’enseignement à distance – une nouveauté absolue pour les élèves, les enseignants et les parents, d’où les problèmes issus d’une telle démarche. Nombre d’experts ont averti à de nombreuses reprises que l’école exclusivement en ligne était fatigante, inefficace et non soutenable sur le long terme.
Roxana Vasile, 24.03.2021, 13:00
La situation a été carrément dramatique pour de nombreux élèves, notamment des milieux les plus démunis, qui n’ont pas eu du tout accès à l’éducation par manque d’ordinateurs, de tablettes et de connexion à Internet. Si son prédécesseur Monica Anisie avait privilégié l’enseignement en distanciel, l’actuel ministre de tutelle a une autre vision, qu’il a expliquée dans une récente interview pour la radio publique roumaine. Sorin Câmpeanu a reconnu que l’enseignement roumain n’était pas préparé de plusieurs points de vue à fonctionner intégralement dans l’espace virtuel. A son avis, les écoles devraient être les dernières à être fermées et uniquement si la situation épidémiologique l’impose. « L’école est un élément essentiel. L’absence de l’école engendre de nombreuses pertes à tous les niveaux », disait-il dans une interview.
Or, ouvertes physiquement le 8 février, après presqu’une année d’activité à distance, les écoles risquent à nouveau de fermer dans le contexte de la troisième vague de la pandémie. Afin d’éviter un tel scénario, le ministre Câmpeanu a proposé de prolonger les vacances de printemps pour y inclure les fêtes pascales, tant pour les orthodoxes que pour les catholiques. Voilà donc qu’un mois de vacances s’annonce pour les élèves et lycéens, du 2 avril au 4 mai.
Les autorités tentent ainsi de réduire les déplacements durant une nouvelle vague de la pandémie de coronavirus. Autrement dit pour tous les élèves et lycéens à l’exception de ceux en année terminale de collège et de lycée, le deuxième semestre devrait s’achever plus tard, le 2 juillet, au lieu du 18 juin. Les examens de l’Evaluation nationale que les collégiens doivent passer pour accéder au lycée se dérouleront du 5 au 8 juillet. En revanche, la date du Baccalauréat demeure inchangée, avec des épreuves écrites déroulées en présentiel du 28 juin au 1er juillet, alors que l’admission aux universités est prévue comme d’habitude durant l’été.
En attendant les vacances, les écoles demeurent ouvertes aussi dans les localités où le taux d’incidence des cas de Covid 19 dépassé les 6 cas par mille habitants et le passage à l’enseignement exclusivement en ligne aura lieu uniquement après l’institution de la quarantaine dans ces régions. Entre temps, nombre de familles roumaines sont mises en difficulté à cause de cette décision puisqu’elles sont obligées soit de trouver des solutions pour la garde de leurs enfants durant le mois d’avril, soit de repenser leurs plans pour les vacances d’été.