Changement radical pour les retraites et les indemnités
Après s’être penché, six mois durant, sur la rémunération des employés du secteur public, la coalition au pouvoir en Roumanie, formée par le Parti social-démocrate et par l’Alliance des libéraux et des démocrates, passe au peigne fin les retraites spéciales que touchent les anciens diplomates, aviateurs, magistrats, employés des ministères de l’Intérieur et de la Défense ou des Services de renseignement.
Roxana Vasile, 01.08.2017, 13:15
Après s’être penché, six mois durant, sur la rémunération des employés du secteur public, la coalition au pouvoir en Roumanie, formée par le Parti social-démocrate et par l’Alliance des libéraux et des démocrates, passe au peigne fin les retraites spéciales que touchent les anciens diplomates, aviateurs, magistrats, employés des ministères de l’Intérieur et de la Défense ou des Services de renseignement.
Une telle pension s’élève en moyenne à un peu plus de 8 mille lei, soit près de 2 mille euros. « C’est indécent! », s’exclament certains Roumains, vu que la grande majorité des quelque 5,3 millions de retraités touchent, toujours en moyenne, des sommes dix fois moindres. Ceci étant, le cabinet de Bucarest envisage de modifier la loi servant de base au calcul des pensions spéciales. Celles qui existent déjà ne seraient pas diminuées, mais celles accordées désormais ne devraient plus dépasser le salaire net que les personnes respectives touchaient lorsqu’elles étaient actives. En outre, ces retraites spéciales ne seront plus mises à jour en fonction des hausses salariales des employés actifs, mais selon le taux d’inflation.
Le président du Parti social-démocrate, Liviu Dragnea, a expliqué les raisons d’une telle décision: « Le risque est très grand en ce sens qu’à défaut d’une intervention, l’impact budgétaire de ces pensions spéciales, qui se monte actuellement à 6 milliards de lei, pourrait atteindre, d’ici deux ans, 10 milliards, voire 11 à 15 milliards de lei. A ce rythme –là, dans les quatre ou cinq ans à venir, on arrivera à des sommes énormes, qui risquent de bloquer la capacité de l’Etat à accroître la valeur du point d’indice de la pension pour les autres millions de retraités de Roumanie ».
Le Parti national libéral, d’opposition, est mécontent de cette décision, comme l’explique son premier vice-président, Ilie Bolojan: « Pendant sa campagne électorale, le Parti social-démocrate n’a jamais parlé d’une éventuelle intervention sur les retraites spéciales, qu’il s’agisse du plafonnement ou de leur diminution. Quant à l’intervention par le biais d’un décret d’urgence, nous rejetons cette solution. L’expérience a déjà démontré, dans le cas de la loi sur la grille des salaires unique, qu’un texte élaboré à la va-vite et qui ne prend pas en compte l’ensemble des effets risque d’entraîner des retombées négatives dans d’autres domaines ».
S’il existe, en Roumanie, des retraités privilégiés, il en va de même pour certaines catégories d’enfants. En effet, certains parents touchent des allocations substantielles pour élever leur enfant, parce que calculées suivant leurs rétributions respectives. Or, la coalition au pouvoir a donné son aval pour plafonnner cette indemnité, la ministre de l’Emploi Olguţa Vasilescu proposant la somme mensuelle de 1800 euros.
A noter également qu’à compter du 1er août, les employeurs seront tenus de verser des contributions pour la retraite et la santé calculées au niveau du salaire minimum brut pour les employés à temps partiel, même si leurs revenus sont inférieurs à 1.450 lei (soit l’équivalent de 322 euros). Le but consiste à diminuer le nombre des cas où l’on conclut des contrats de travail à temps partiel uniquement pour éviter de payer l’impôt. (trad. : Mariana Tudose)