CFR Marfă – une privatisation échouée
Serait-ce la continuation d’une histoire sans fin ? La question semble, pour l’heure du moins, rhétorique, la privatisation de la compagnie publique CFR Marfă devant être reprise. Considérée comme objectif stratégique par le gouvernement de Bucarest, la désignation d’un gagnant dans ce processus compte parmi les engagements assumés par la Roumanie vis-à-vis du Fonds monétaire international et de l’Union européenne par un accord conclu en 2011, et repris aussi ultérieurement, dans celui de type préventif, approuvé cet automne même.
Roxana Vasile, 15.10.2013, 13:57
Serait-ce la continuation d’une histoire sans fin ? La question semble, pour l’heure du moins, rhétorique, la privatisation de la compagnie publique CFR Marfă devant être reprise. Considérée comme objectif stratégique par le gouvernement de Bucarest, la désignation d’un gagnant dans ce processus compte parmi les engagements assumés par la Roumanie vis-à-vis du Fonds monétaire international et de l’Union européenne par un accord conclu en 2011, et repris aussi ultérieurement, dans celui de type préventif, approuvé cet automne même.
La démarche n’a pas été dépourvue d’émotion, la privatisation de CFR Marfă ayant eu lieu à la limite de l’échec étant donné le faible intérêt des investisseurs, mais aussi les contestations concernant la procédure. L’été dernier, le gouvernement a pourtant approuvé la vente de la compagnie à la société Grup Feroviar Român, déclarée gagnante de l’appel d’offres. Cette compagnie aurait acquis un parc immobilier important et aurait dû gérer environ 9000 salariés, après avoir payé environ 200 millions d’euros en échange de 51% des actions.
Lundi, la Commission de privatisation et Grup Feroviar Român ne sont arrivés à aucun résultat au sujet de la finalisation du transfert d’actions. L’homme d’affaires Gruia Stoica, patron du Groupe, affirme avoir été convoqué au ministère des Transports pour être informé qu’il ne pouvait pas payer le reste du montant dû à l’Etat aux termes de l’accord de privatisation. Tous les critères du contrat n’auraient pas été satisfaits, lui a-t-on dit: certaines des banques créditrices de CFR Marfă n’ont pas été d’accord avec le changement des actionnaires, et le Conseil de la concurrence n’a pas eu le temps nécessaire pour se prononcer sur la transaction.
Selon l’homme d’affaires, les négociations se sont prolongées pour le convaincre de renoncer aux dédommagements. Gruia Stoica : « Nous avons conclu en 20 minutes que les conditions de suspension du document juridique n’avaient pas été remplies et depuis six heures et demie ils essaient de nous convaincre de donner une déclaration que nous ne nous retournerons pas contre la commission de privatisation. Si cette compagnie est proposée à la vente 100 fois, je vais participer 100 fois à l’appel d’offres. »
D’autre part, la ministre des Transports, Ramona Mănescu, déclare que Grup Feroviar Român aurait pu payer pour le rachat des actions de la compagnie, étant donné que le ministère avait satisfait à tous les critères du transfert de propriété. La ministre a fait valoir que, selon les dispositions du contrat, si les critères ne sont pas satisfaits dans un délai de 60 jours, l’accord est supprimé: « Selon le contrat, l’acquéreur aurait pu payer aujourd’hui, en renonçant aux conditions suspensives. En ce moment, la commission de privatisation et les consultants examinent la possibilité ou l’opportunité que l’Etat retienne la garantie. »
Nous apprendrons qui a raison quand le contrat de vente-achat ne sera plus secret. Jusqu’alors, l’homme d’affaires Gruia Stoica risque de perdre au moins 10 millions d’euros au titre de dédommagements, et l’Etat rate une occasion de vendre CFR Marfă. (trad. : Ligia Mihăiescu)