Célébration du Centenaire au Parlement de Bucarest
Réunis, mercredi, au Parlement de Bucarest, les chefs des principaux partis roumains ont transmis leurs messages à l’occasion de la célébration du centenaire de la Roumanie moderne. Ils ont tenté de dresser le bilan, entre les attentes des Roumains d’il y a un siècle et celles d’aujourd’hui. Au centre de tous les discours, les leçons à tirer de de l’histoire, sous un éclairage plutôt politique. Le président Klaus Iohannis a invité le gouvernement à se reconnecter aux intérêts nationaux. La première ministre, Viorica Dancila a quant à elle plaidé pour l’apaisement au sein de la classe politique roumaine.
Roxana Vasile, 29.11.2018, 13:22
Réunis, mercredi, au Parlement de Bucarest, les chefs des principaux partis roumains ont transmis leurs messages à l’occasion de la célébration du centenaire de la Roumanie moderne. Ils ont tenté de dresser le bilan, entre les attentes des Roumains d’il y a un siècle et celles d’aujourd’hui. Au centre de tous les discours, les leçons à tirer de de l’histoire, sous un éclairage plutôt politique. Le président Klaus Iohannis a invité le gouvernement à se reconnecter aux intérêts nationaux. La première ministre, Viorica Dancila a quant à elle plaidé pour l’apaisement au sein de la classe politique roumaine.
Bien que les Roumains souhaitent que ce moment historique soit marqué par l’unité, les remarques acides ont fusé entre la coalition au pouvoir formée du Parti Social Démocrate (PSD) et de l’Alliance des Libéraux et des Démocrates (ALDE), l’opposition de droite et le président.
Dans son discours, le chef de l’Etat, Klaus Iohannis, a déclaré que le respect de la loi et la liberté des individus sont les valeurs qui ont animé les Roumains il y a un siècle et qui les mobilisent encore de nos jours. A l’heure actuelle, la Roumanie est une société libre, elle a des institutions stables, elle est membre de l’UE et forte d’un partenariat stratégique avec le pays le plus fort au monde, les Etats-Unis, a-t-il encore ajouté. Il a ensuite invité la classe politique et le gouvernement à écouter la voix des Roumains et à s’élever à la hauteur du Centenaire que nous célébrons ces jours-ci. Klaus Iohannis : «Tout comme il y a un siècle, les gens d’aujourd’hui ont de grands espoirs pour l’avenir de notre pays et des attentes justifiées face à ses dirigeants. D’autant plus que c’est l’année du Centenaire, les Roumains attendent une gouvernance à la hauteur de l’héritage qui nous a été légué, ils veulent avoir des leaders politiques responsables, honnêtes et qui proposent des objectifs politiques ambitieux pour la Roumanie et non pas pour leurs intérêts à court terme. », a déclaré le président.
De l’autre côté de la barricade politique, la première ministre Viorica Dancila, et le chef du PSD, Liviu Dragnea, ont appelé à l’unité. Viorica Dancila estime que c’est le moment de retrouver un consensus, et le calme, notamment pour défendre les intérêts de la Roumanie en Europe : « J’adresse un message pour la paix politique au président de la Roumanie, M Klaus Iohannis. Je suis persuadée que, quels que soient les enjeux politiques ou électoraux qui nous attendent, moi en tant que premier ministre et lui en tant que président, nous avons le devoir de coopérer. Ce devoir va au-delà de tout enjeu personnel. C’est notre devoir face aux Roumains et face à la Roumanie ».
Du côté de l’opposition, le député libéral, Gigel Ştirbu a précisé que le Centenaire devrait être un moment de réflexion sur les réussites de ces 100 dernières années : « La Roumanie d’aujourd’hui est – elle la Roumanie que nos prédécesseurs, auteurs de ce grand acte historique de 1918, ont imaginée ? Quelle Roumanie laissons-nous en héritage à nos successeurs ? ».
A son tour, le leader de l’Union Sauvez la Roumanie (USR) a dressé un parallèle entre le passé et le présent. Dan Barna : « Une génération avant la Grande Union, Anghel Saligny concevait le système des ponts de Cernavoda. Le projet d’ingénierie le plus spectaculaire en Europe était à l’époque en Roumanie. Les politiciens qui ont dirigé pendant 30 ans la Roumanie après la Révolution anticommuniste n’ont pas été capables de terminer une seule autoroute, pour relier les régions historiques. »
A cette séance solennelle du parlement, ont participé, entre autres, les anciens présidents de la Roumanie Emil Constantinescu et Traian Băsescu, les membres du gouvernement et les chefs des missions diplomatiques accrédités à Bucarest. Le président de l’Académie roumaine, le président de l’Association nationale des anciens combattants, le patriarche de l’Eglise orthodoxe roumaine et des représentants de l’Eglise catholique et de l’Eglise gréco-catholique comptaient également parmi les invités. (Trad. Valentina Beleavski)