« Brancusi e al meu » – une campagne de collecte de fonds pour « La sagesse de la terre »
« Brancusi e al meu » – en traduction littérale « Brancusi m’appartient » – est le titre de la campagne en faveur de la souscription nationale pour l’achat de la sculpture « La sagesse de la terre » de Constantin Brancusi, une campagne lancée officiellement ce jeudi par le Gouvernement de la Roumanie et le ministère de la Culture.
Leyla Cheamil, 20.05.2016, 15:16
Appartenant en ce moment aux héritiers de l’architecte Gheorghe Romaşcu, celui auquel Brancusi lui-même l’avait vendue en 1911, cette œuvre d’art est la dernière que l’Etat roumain peut encore récupérer et rendre accessible au grand public, après que plusieurs créations du maître avaient été achetées, ces dernières années, par des particuliers.
La campagne qui vient d’être lancée envisage d’attirer les contributions des Roumains intéressés par la récupération du patrimoine national, les six millions d’euros devant être collectés jusqu’au 30 septembre. Ceci est un des projets nationaux les plus importants, visant à renforcer les liens de solidarité entre l’Etat et la société, par la récupération d’une composante de l’identité culturelle autochtone, est-il précisé dans un communiqué du gouvernement.
« Les points de vue, la vie et les valeurs nous séparent au quotidien, mais c’est à des moments-clé que se manifeste la cohésion d’une nation. C’était déjà visible il y a 130 ans, lors de la souscription pour la construction de l’Athénée roumain », a affirmé le premier ministre Dacian Ciolos, qui exprimait son appui à la campagne pour l’achat de « La sagesse de la terre ». Des personnalités publiques ont déjà annoncé leur soutien, visible d’ailleurs dans le clip vidéo dédié et dont la diffusion est également lancée ce jeudi. On y reconnaît l’ancienne gymnaste Nadia Comăneci, l’ancienne gloire du tennis mondial Ilie Nastase ou encore l’ambassadeur de France en Roumanie François Saint-Paul.
La sculpture « La sagesse de la Terre » de Constantin Brancusi, réalisée en 1907, fait partie de la période de création la plus appréciée du grand maître qui en parlait ainsi : « C’était, pour moi, une tentative de toucher du bout de mon doigt le fond de l’océan. Car j’ai eu trop peur quand j’ai levé le voile… Il ne faut jamais dévoiler une femme… Isis doit garder au moins un des sept voiles de sa beauté – le voile du mystère, qui la rend aimée et immortelle. » La sagesse de la terre est actuellement présentée au musée national Cotroceni, de Bucarest.
