Bilan de la lutte anti-corruption
Durant sa campagne pour l’élection présidentielle, qu’il a gagnée au second tour de scrutin du 16 novembre, le libéral Klaus Iohannis a promis de s’investir activement dans la lutte contre la corruption, fléau qui touche l’administration roumaine depuis la chute du communisme, il y a un quart de siècle.
Florentin Căpitănescu, 27.11.2014, 13:20
Présent à une conférence sur des thèmes de corruption, Iohannis a réaffirmé cet engagement. A son avis, ce fléau est le plus grand problème intérieur qui menace la sécurité nationale, entraînant la ségrégation économique et sociale et un bouleversement des valeurs. Klaus Iohannis:« La corruption est, de loin, le principal problème intérieur de sécurité nationale. C’est pourquoi prévenir et découvrir les infractions de corruption et punir leurs auteurs sont des desiderata de toute justice et d’autant plus de la justice roumaine. »
Le président élu attirait l’attention sur les pertes provoquées par la corruption, notamment celle au sommet, et sur les effets néfastes de l’ingérence du politique dans l’activité des institutions judiciaires.
Klaus Iohannis: « En tant que président de la Roumanie, je vais militer pour que la justice et les institutions de contrôle financier et fiscal coopèrent pour récupérer les préjudices engendrés par la corruption et diminuer le coût social de celle-ci. Je réaffirme ma position selon laquelle la classe politique ne doit pas faire obstruction à la justice, laissant les enquêtes déroulées par les institutions habilitées suivre leur cours. »
Présente à la même conférence, la procureure en chef de la Direction nationale anticorruption (DNA), Laura Codruţa Kövesi, a affirmé que la confiance publique en cette institution, la plus importante parmi celles engagées dans la lutte contre la corruption, a été renforcée, progressant de 60%. Elle a précisé qu’un millier de personnes jugées coupables de corruption avaient été condamnées en 2014 et des biens dont la valeur se monte à 150 millions d’euros sont été mis sous séquestre. La plupart des dossiers — soit 83% – reposent sur des dénonciations et des saisines venues de la part des citoyens et d’institutions publiques — a aussi déclaré la procureure en chef de la Direction nationale anticorrpution.
Laura Codruţa Kövesi: « Nous avons constaté que cette année 17% seulement des dossiers enregistrés reposaient sur une saisine d’office, fondée sur les informations fournies par les médias, les enquêtes des journalistes ou les services de renseignements. »
Au-delà des chiffres, ces dernières années, la Direction nationale anticorruption a donnée d’elle l’image d’une institution qui a la volonté d’accomplir sa mission. Et les condamnations à des peines de prison ferme prononcées contre un certain nombre de hauts dignitaires, dont l’ancien premier ministre social-démocrate Adrian Năstase, donne la mesure de son activité touchant la classe politique. (Trad. : Dominique)