Bac 2016
Qualifiée par les spécialistes de signe révélateur de l’état général de santé de l’enseignement roumain, la session d’été de l’examen de baccalauréat a enregistré un taux de réussite de 66,7%, selon les données préliminaires rendues publiques par le ministère de l‘Education. Les résultats finaux, qui seront annoncés samedi, après la finalisation des contestations, ne seraient pas de nature à modifier sensiblement le bilan général.
Bogdan Matei, 13.07.2016, 13:10
Qualifiée par les spécialistes de signe révélateur de l’état général de santé de l’enseignement roumain, la session d’été de l’examen de baccalauréat a enregistré un taux de réussite de 66,7%, selon les données préliminaires rendues publiques par le ministère de l‘Education. Les résultats finaux, qui seront annoncés samedi, après la finalisation des contestations, ne seraient pas de nature à modifier sensiblement le bilan général.
Loin d’être uniforme, la carte des résultats par départements révèle de fortes disparités. C’est le comté de Cluj (nord-ouest), qui tient la tête du classement, avec un taux de réussite de 83,32%. Au pôle opposé on retrouve les départements de Giurgiu, Teleorman et Ilfov, dans le sud du pays. Cette année encore, plusieurs établissements scolaires ont marqué le triste record de taux de réussite nul. Pari eux, le Lycée technologique Halânga, du comté de Mehedinţi (sud-ouest). A Bucarest, la capitale, 68,5% des candidats ont passé l’examen du baccalauréat, tandis qu’à l’échelle nationale le taux de réussite n’a dépassé que de 0,3% celui enregistré en juin 2015.
Toutefois, Mircea Dumitru, le nouveau ministre de l’Education, récemment investi dans ses fonctions, trouve que ce bilan n’est nullement satisfaisant. Voilà pourquoi il envisage de lancer cet automne un débat sur la réorganisation du système éducatif, notamment au niveau des lycées. Dans une interview à Radio Roumanie, le ministre a précisé que les changements ne seraient pas opérés avant que les tous les acteurs concernés, à savoir enseignants, parents et élèves, ne se soient mis d’accord à ce sujet. Mircea Dumitru : « On ne peut pas obtenir de très bonnes notes à un examen aussi difficile que le baccalauréat en l’absence d’une préparation systématique, qui s’étende dans la durée. L’enseignement secondaire surtout doit reconsidérer sa manière d’enseigner, d’éduquer les jeunes. Il faudrait peut-être avoir une meilleure vision d’ensemble, organiser un débat national réel, avec la participation de tous les facteurs impliqués dans le processus éducatif: écoles, professeurs, élèves, inspections scolaires, représentants des syndicats. Puisqu’il s’agit de l’éducation des jeunes de cette nation, le débat doit donc tenir compte des opinions de tous ceux directement intéressés ou impliqués. »
Les premières réactions des analystes s’avèrent être plutôt sceptiques, car, la santé mise à part, l’Education est le domaine d’activité à avoir subi le plus grand nombre de réformes échouées à l’époque du post-communisme. Affiliés politiquement ou indépendants, de droite ou de gauche, issus ou non du système éducatif, presque tous les ministres de l’Education ont essayé de changer les règles. Malheureusement, au bout de toutes ces transformations qui n’ont eu d’autre effet que de semer la confusion parmi les enseignants et leurs élèves, le sénateur Liviu Pop, lui-même ancien titulaire du portefeuille de l’Education nationale, parle du baccalauréat comme d’un « éternel échec ». (trad. : Mariana Tudose)