Autonomie, régionalisation, décentralisation
Autonomie, oui! Régionalisation, oui! Décentralisation, oui! Mais jamais sur des critères ethniques! C’est le message du président Klaus Iohannis pour les pouvoirs locaux de l’ainsi nommé Pays sicule, territoire se trouvant au centre de la Roumanie, qui inclut les départements de Covasna et de Harghita ainsi qu’une partie du département de Mureş.
Roxana Vasile, 19.07.2017, 13:53
Autonomie, oui! Régionalisation, oui! Décentralisation, oui! Mais jamais sur des critères ethniques! C’est le message du président Klaus Iohannis pour les pouvoirs locaux de l’ainsi nommé Pays sicule, territoire se trouvant au centre de la Roumanie, qui inclut les départements de Covasna et de Harghita ainsi qu’une partie du département de Mureş.
Dans les Covasna et Harghita, où les ethniques hongrois sont largement supérieurs en nombre aux roumains, la majorité des communes sont gérées par des élus de l’Union démocrate des Magyars, constamment représentée au Parlement et, des fois, membre de différentes coalitions au pouvoir, tout au long de ces presque 30 ans post-communistes. Après la chute du communisme, la Roumanie a toujours été appréciée pour ses efforts de protéger toutes ses minorités ethniques, qui rassemblent 11% d’une population de près de 20 millions d’habitants. Les magyars, qui en sont les plus nombreux, se déclarent souvent tellement mécontents de leurs droits, également nombreux, qu’ils souhaiteraient accéder à une autonomie sur des critères ethniques, encouragée aussi par Budapest.
Pour eux, le Pays sicule devrait être une région avec ses propres armoiries, président, gouvernement et parlement régionaux. En visite, mardi, aux départements de Covasna et de Harghita, le chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis, a affirmé que, trop souvent, les réalités des deux départements étaient interprétées d’une manière qui semait la discorde, accentuant les différences et promouvant l’hostilité, l’intolérance et le rejet de l’autre ethnie, majoritaire ou minoritaire.
C’est l’approche la plus sure pour bloquer l’évolution des communautés et du pays dans son ensemble, a souligné le président Klaus Iohannis: «Je crois que la décentralisation est obligatoire, car ce sont les élus locaux qui connaissent le mieux les besoins de la collectivité ; c’est pour cela qu’ils doivent avoir les moyens nécessaires pour agir dans l’intérêt local. La régionalisation est à souhaiter, mais seulement si elle s’accompagne de la modernisation de l’administration, dans l’intérêt des citoyens, et si elle entraîne la création d’emplois à travers la croissance économique. L’autonomie locale et régionale est une aide, mais l’autonomie sur des critères ethniques n’est pas souhaitable, car elle bloquerait le développement. »
De l’avis du chef de l’Etat, les départements de Covasna et de Harghita ont, par exemple, un bon potentiel touristique, et les pouvoirs locaux devraient se mobiliser pour le mettre en avant. Klaus Iohannis: «Il y a des monuments historiques qui donnent une couleur bien spéciale à cette région, il y a des stations balnéaires d’importance nationale, il y a des sources d’eaux minérales qui méritent d’être exploitées. Il y a des zones ethnographiques et de folklore qu’il faut conserver, puisqu’elles ont une capacité extraordinaire à attirer les touristes roumains et étrangers. Voilà pourquoi les représentants des pouvoirs publics locaux doivent s’impliquer davantage dans la mise en valeur de ce « secteur. »
Lors d’une rencontre avec environ 300 représentants locaux de Covasna et de Harghita, le président Klaus Iohannis s’est vu offrir le drapeau du Pays sicule. Sa réponse a été sur mesure : le président leur a offert comme cadeau le drapeau tricolore de la Roumanie.