Attitudes politiques au cours de l’année électorale
Les élections présidentielles de 2014 ont amené sur le devant de la scène politique les Roumains de l’étranger, qui, par leur vote massif, avaient imposé un changement d’attitude dans les rapports entre hommes politiques et citoyens lambda. Rien de plus naturel donc, dans la perspective des élections municipales et législatives prévues cette année, que de poursuivre les efforts visant à perfectionner le système électoral, au travers de la mise en place du vote par correspondance et de certaines autres mesures censées rendre plus accessible, plus sûre et plus transparente la participation au scrutin.
Valentin Țigău, 09.02.2016, 13:59
Lors du débat sur ce sujet organisé lundi au Parlement de Bucarest, le premier ministre technocrate, Dacian Cioloş, a fait savoir que, d’ici la fin de la semaine, son cabinet mettrait à la disposition du Législatif un plan de mesures portant sur le vote par correspondance. Le ministère des Affaires étrangères a déjà soumis au débat public la liste des documents attestant la résidence à l’étranger, de sorte que les ressortissants roumains puissent y apporter des informations complémentaires, le cas échéant, a précisé le chef du gouvernement.
Et lui d’ajouter que le ministère et l’Autorité électorale permanente ont démarré une campagne d’information et que l’Exécutif assume l’entière responsabilité de la tenue d’élections à l’étranger. Dacian Cioloş: « Le cabinet que je dirige a assumé la responsabilité d’organiser des élections correctes, vu les expériences des gouvernements précédents, accusés de défaillances récurrentes des scrutins. Cette fois-ci, les élections seront organisées sur la base de la législation émanant du Parlement, le seul à même de soumettre au débat et de décider d’éventuelles modifications à la loi électorale. D’ailleurs, dans tout système démocratique, le gouvernement ne saurait modifier, à lui seul, une loi, sans l’accord du Parlement ».
Cette déclaration du premier ministre roumain intervient dans le contexte où le Parti national libéral a demandé à l’Exécutif de modifier la loi électorale, par décret d’urgence, de sorte que les maires soient élus au scrutin à deux tours. Les sociaux-démocrates rejettent cette proposition et accusent leurs adversaires politiques de ne viser que leurs propres intérêts par cet ajustement législatif. Le PSD, qui a quitté le pouvoir en novembre dernier, juge inadmissible le changement de la loi électorale quelques mois seulement avant les élections municipales. Coincé entre les positions divergentes des partis, le gouvernement martèle que le changement législatif est du ressort du Parlement et qu’il doit être décidé par vote majoritaire.
Dacian Cioloş: « Pour tous ceux qui souhaitent le renforcement de la confiance entre les citoyens et les élus et de la capacité du Parlement à représenter le débat civique, mener une telle discussion et engager la responsabilité sur le vote de ces projets législatifs cela conduit à un surcroît de démocratie en Roumanie». Cette attitude politique serait la bienvenue, en ce moment où la société assume fermement les points de vue sur une nouvelle construction politique en Roumanie. (trad. Mariana Tudose)