Après le Conseil OTAN-Russie
Quatre heures de pourparlers à Bruxelles et aucune mesure concrète pour résoudre la crise engendrée par les prétentions de Moscou de recevoir de soi-disant garanties pour sa propre sécurité. Telle est, très brièvement, la conclusion du Conseil OTAN-Russie de mercredi. La Russie nie avoir l’intention d’envahir l’Ukraine, mais dit vouloir, entre autres, l’arrêt de l’expansion de l’OTAN et le retrait des forces alliées des pays d’Europe centrale et orientale qui ont rejoint l’Alliance après 1997.
Roxana Vasile, 13.01.2022, 11:49
Quatre heures de pourparlers à Bruxelles et aucune mesure concrète pour résoudre la crise engendrée par les prétentions de Moscou de recevoir de soi-disant garanties pour sa propre sécurité. Telle est, très brièvement, la conclusion du Conseil OTAN-Russie de mercredi. La Russie nie avoir l’intention d’envahir l’Ukraine, mais dit vouloir, entre autres, l’arrêt de l’expansion de l’OTAN et le retrait des forces alliées des pays d’Europe centrale et orientale qui ont rejoint l’Alliance après 1997.
Selon le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, les discussions qui viennent de s’achever à Bruxelles ont été utiles, les deux parties en auront d’autres, mais les alliés rejettent tout compromis sur leurs principes fondamentaux, y compris celui lié à l’intégrité territoriale de chaque pays d’Europe. La Russie a donc été informée que toute négociation sur sa demande que l’Alliance arrête l’adhésion de nouveaux États est exclue. Elle a également reçu un « non » ferme quant à son souhait que l’OTAN retire ses troupes des États membres de l’Est, laissant pratiquement cette zone sans défense. Incidemment, l’Alliance, par l’intermédiaire de Jens Stoltenberg, a expliqué que tout le concept de défense et de dissuasion et donc les exercices et la présence militaire de l’OTAN dans la zone orientale de l’Alliance étaient et continuent d’être une réponse au comportement de plus en plus agressif de la Russie et à sa disponibilité évidente d’utiliser la force pour modifier les frontières des pays voisins. Dans ce contexte, le message transmis à Moscou a été que si elle entre de nouveau en Ukraine, en plus des sanctions politiques et économiques contre la Russie, les alliés apporteront également leur soutien à Kiev. C’est pourquoi l’OTAN a renouvelé son appel au retrait des soldats russes massés ces derniers mois aux frontières de l’Ukraine. La seule concession possible à Moscou serait de ne pas déployer certains types de missiles en Europe. L’adjoint au secrétaire général de l’OTAN, le Roumain Mircea Geoană, a toutefois expliqué que les systèmes appelés boucliers de Roumanie et de Pologne ne relevaient pas de cette catégorie. Mircea Geoană :
« Ils ne peuvent pas fonctionner comme des armes offensives contre la Fédération de Russie et ne pourront donc pas faire partie d’un tel accord potentiel. Dans le même temps, il existe une importante mobilisation de missiles de différentes capacités, y compris de dernière génération, de la Fédération de Russie à proximité du territoire de l’Alliance. C’est un sujet qui nous préoccupe. »
En Roumanie, lors de la réunion annuelle avec les chefs des missions diplomatiques accrédités à Bucarest, le président Klaus Iohannis a déclaré que le renforcement de la présence militaire américaine dans ce pays restait un objectif important, face aux récents défis sécuritaires. Et aussi qu’il est évident que la Roumanie a besoin d’une action plus forte de dissuasion et de défense. Parallèlement, selon Klaus Iohannis, les récents développements en matière de sécurité qui peuvent affecter l’espace euro-atlantique ont réaffirmé l’importance cruciale des relations transatlantiques.
(Trad. : Ligia)