Alina Bica, condamnée définitivement
Alina Bica, ancienne cheffe de la Direction d’investigation des infractions liées au crime organisé et au terrorisme (DIICOT), a été définitivement condamnée, mardi, à quatre ans de prison ferme dans une affaire de favorisation du délinquant. En 2013, elle était intervenue pour obtenir la condamnation avec sursis de l’homme d’affaires controversé Ovidiu Tender. Alina Bica devrait purger une peine de 3 ans et 7 mois, vu qu’elle a déjà été placée en détention provisoire entre janvier et juin 2015.
Roxana Vasile, 27.06.2018, 13:40
Protagoniste de deux autres affaires en justice, elle s’est vue acquittée de l’accusation de perception de pot-de-vin en échange du classement sans suite du dossier concernant un autre homme d’affaires. Alina Bica n’est pas en train de se préparer pour la détention pour la simple raison qu’elle ne se trouve pas en Roumanie. En décembre dernier 2017, ses avocats faisaient savoir qu’elle ne pourrait pas se présenter devant les juges, car elle aurait eu un accident en Espagne. Plus tard, on a appris qu’en réalité elle se portait très bien et qu’elle était au Costa Rica, où elle aurait sollicité le statut de réfugié politique.
Alina Bica a servi de modèle à sa bonne amie, Elena Udrea, qui a rempli tout à tour les fonctions de conseiller présidentiel, de chef de la Chancellerie présidentielle et de ministre du tourisme et du développement rural. Proche de l’ex président de droite, Traian Băsescu, à qui elle doit son ascension politique, Elena Udrea a été elle aussi condamnée définitivement par la Haute Cour de cassation et de justice à six ans de prison ferme et obligée de payer trois millions d’euros de dédommagements dans le dossier connu sous le nom de Gala Bute. Les procureurs l’accusent d’avoir utilisé de manière illégale des fonds publics pour financer un gala de boxe auquel a participé l’ex champion du monde Lucian Bute. Reconnue coupable de perception de pot-de-vin et d’abus de fonction, Elena Udrea ne cesse de clamer son innocence depuis le Costa Rica, là où, tout comme son amie, Alinei Bica, elle aspire au statut de réfugié politique.
Sur la liste des hommes politiques ou des riches hommes d’affaires roumains ayant des démêlés avec la justice, mais qui ont quitté le pays par échapper à leurs peines, figure aussi Radu Mazăre, ancien maire de Constanta (ville-port à la mer Noire), accusé de corruption. C’est le Madagascar, petite île de l’Océan Indien, qu’il a choisi comme refuge, car il était déjà passionné de cet endroit. Non seulement il y a monté une affaire, mais il a demandé la protection des autorités malgaches, en arguant de la persécution politique. Enfin, le magnat Puiu Popoviciu, condamné définitivement par la justice roumaine à sept ans de prison ferme, s’est réfugié à Londres, tandis que le politicien et homme d’affaires Sebastian Ghiţă, qui fait l’objet de plusieurs dossiers pénaux, semble irrémédiablement épris de la capitale serbe, Belgrade.