Aide internationale dans la crise des immunoglobulines
Depuis l’année dernière, les Roumains atteints d’affections du système immunitaire dépendants d’immunoglobulines sont dans une situation intolérable pour un Etat qui se préoccupe de la santé de ses propres citoyens. Les producteurs qui assuraient plus de 80% du nécessaire de tels produits se sont retirés du marché, générant une crise qui n’a toujours pas été solutionnée jusqu’à présent. Et ce même si le ministère de la Santé a décidé de dispenser, deux années durant, les producteurs de médicaments de dérivés sanguins et de plasma de payer la taxe clawback. Adoptée à l’automne 2011, elle impose aux producteurs de médicaments de verser à l’Etat roumain, sous certaines conditions, une partie du profit réalisé suite à la vente de médicaments remboursés.
Roxana Vasile, 06.03.2018, 14:36
Depuis l’année dernière, les Roumains atteints d’affections du système immunitaire dépendants d’immunoglobulines sont dans une situation intolérable pour un Etat qui se préoccupe de la santé de ses propres citoyens. Les producteurs qui assuraient plus de 80% du nécessaire de tels produits se sont retirés du marché, générant une crise qui n’a toujours pas été solutionnée jusqu’à présent. Et ce même si le ministère de la Santé a décidé de dispenser, deux années durant, les producteurs de médicaments de dérivés sanguins et de plasma de payer la taxe clawback. Adoptée à l’automne 2011, elle impose aux producteurs de médicaments de verser à l’Etat roumain, sous certaines conditions, une partie du profit réalisé suite à la vente de médicaments remboursés.
D’une part, les producteurs affirment que c’est justement cette taxe qui est la principale raison de la pénurie d’immunoglobulines, car elle fait que le prix de beaucoup d’entre elles soit inférieur au prix de revient. D’autre part, les pouvoirs publics doivent nécessairement trouver des solutions, pour que les patients à immunodéficience ne deviennent pas captifs d’un système dans lequel seuls les intérêts pécuniaires priment. Parce que, selon certains, cette crise serait, en fait, une forme de pression des compagnies sur le ministère de la Santé en vue de l’établissement d’un certain prix. Afin de solutionner la crise d’immunoglobulines, qui a un impact majeur sur la vie de certaines personnes, la Roumanie a demandé, lundi, officiellement, l’aide des Etats de l’UE. La ministre de la Santé, Sorina Pintea, a annoncé avoir activé le Mécanisme européen de protection civile, instrument mis en place pour une bonne gestion des désastres. La décision a été approuvée par la première ministre roumaine. Sorina Pintea:
« Nous avons fait tous les efforts nécessaires afin de pouvoir résoudre ce problème. L’Etat roumain a suspendu la taxe clawback pour ce produit pour une période de deux ans, et pourtant, rien n’est arrivé. Pour le mois de mars, aucune ampoule d’immunoglobulines n’entrera en Roumanie ; pour le mois d’avril, nous avons certaines promesses, mais moi, je n’y crois plus. Par conséquent, j’ai informé le Cabinet de la première ministre et j’ai reçu son acceptation pour déclencher cette procédure. Pratiquement, c’est une alerte au niveau européen, par laquelle nous sollicitons des quantités d’immunoglobulines pour la Roumanie. »
Parallèlement au déclenchement du Mécanisme européen de protection civile, la Roumanie a également fait appel au Mécanisme de l’OTAN pour des immunoglobulines. Selon le secrétaire d’Etat au ministère de l’Intérieur, Raed Arafat, ce qui est prioritaire maintenant, c’est d’identifier des stocks de médicaments qui soient mis à la disposition des pouvoirs publics roumains, qui doivent les procurer et les apporter d’urgence en Roumanie. Les démarches pour l’achat d’immunoglobulines seront faites par la Compagnie nationale UNIFARM, le distributeur de médicaments du ministère de la Santé.