Affirmations gouvernementales rassurantes concernant les ressources
Ştefan Stoica, 22.07.2022, 11:00
Le pétrole est une question d’argent,
le gaz naturel en une de géopolitique, affirmait récemment un expert du domaine
de l’énergie, qui s’exprimait sur les actions menées par la Russie dans le
contexte du conflit diplomatique, économique et finalement idéologique avec
l’Occident. Moscou vient de rouvrir un des gazoducs qui approvisionnent
l’Europe, mais celle-ci a bien compris qu’elle ne pouvait plus compter sur le
gaz russe et que ce n’est pas non plus éthique de le faire vu l’invasion russe
en Ukraine. L’argument éthique est du moins mis en avant par la majorité
qualifiée des 27 États membres de l’Union européenne. L’UE fait des efforts
pour, d’une part, diversifier ses sources d’approvisionnement et, de l’autre,
pour convaincre ses membres d’utiliser l’énergie avec parcimonie et d’en
économiser pour cet hiver.
La perspective de réduire la consommation de gaz
rappelle de mauvais souvenirs aux Roumains qui ont eu le malheur de vivre les
années cauchemardesques de la fin de la dictature communiste, lorsqu’ils tremblaient
de froid dans leurs logements. C’est probablement pourquoi les responsables
actuels abordent ce sujet sensible dans une note optimiste, avec tout de même
des chiffres à l’appui. Le premier ministre Nicolae Ciucă a déclaré qu’à
l’heure actuelle la Roumanie ne craignait pas de manquer de gaz l’hiver
prochain. Les stocks actuels dépassent 1,6 milliards de mètres cubes, alors
qu’il est planifier d’atteindre 80% de la capacité de stockage d’ici le 1er
novembre, a précisé le chef du gouvernement roumain: « Nous aurions dû atteindre 46% de cette capacité jusqu’au 1er
août, 57% au 1er septembre, 66%, si ma mémoire est bonne, au 1er
octobre et 80% au 1er novembre. Or, les chiffres d’aujourd’hui indiquent un
niveau supérieur aux seuils assumés. À la fin de la semaine dernière, nos
stocks étaient de 200 millions de mètres cubes, c’est-à-dire une quantité
supérieure à celle stockée l’année dernière, à la même époque. Il n’y a donc
pas de crainte que la Roumanie manque du gaz nécessaire durant l’hiver
2022-2023. »
La réduction de la consommation, demandée par
l’UE est une précaution nécessaire, considère le premier ministre roumain, Nicolae
Ciucă. La sécheresse chronique a pourtant lancé un défi majeur supplémentaire,
que les responsables du pays doivent relever: l’évolution des cultures de
céréales. Le chef du gouvernement a
néanmoins assuré que les quantités de blé étaient suffisantes aussi bien pour
la consommation de la population que pour les exportations. Il n’y a pas non
plus de raisons de s’inquiéter des cultures de maïs et de tournesol, affirme
Nicolae Ciucă: « Les cultures
d’automne sont en train d’être récoltées et les chiffres à ma disposition
montrent clairement que nous avons suffisamment de blé pour la consommation,
pour les semailles et pour les exportations. Concernant le maïs et le
tournesol, il n’y a pas non plus de raison de s’inquiéter, car, selon les
statistiques, nous serons en mesure d’assurer les besoins de
consommation. »
Il incombe à chaque gouvernement d’assurer la
nourriture, le chauffage et l’énergie pour la population du pays durant
l’hiver, et c’est ce que nous sommes en train de faire, a rassuré le premier
ministre ses compatriotes. (Trad. Ileana Ţăroi)