Affaires de corruption dévoilées avant les élections
Sur toile de fond pré-électorale, puisque deux mois nous séparent seulement des élections législatives et présidentielles, de nouvelles affaires de corruption font la une de la presse nationale.
Bogdan Matei, 17.10.2024, 13:48
Une affaire immobilière avec des conséquences politiques
Les révélations de la presse et les investigations des procureurs ont éliminé pas mal de candidats que les partis politiques roumains avaient proposé aux élections législatives du 1er décembre. La semaine dernière, la social-démocrate Laura Vicol a démissionné de ses fonctions de présidente de la Commission juridique de la Chambre Députés. Cette décision suit la publication d’une investigation réalisée par la plateforme média Recorder visant l’affaire immobilière Nordis, qui ne serait qu’une gigantesque supercherie. La rédaction a dévoilé « l’affaire d’un clan politique et immobilier, avec des connexions au plus haut niveau », dont le principal associé est Vladimir Ciorba, l’époux de Laura Vicol. Cette dernière a démissionné aussi du PSD, invoquant le « lynchage médiatique » auquel elle avait été soumise. Ce fut ensuite le tour du Parti national libéral, membre de la coalition gouvernementale aux côtés des sociaux-démocrates.
Ex-ministre libéral accusé de corruption
Le plénum de la Chambre des Députés a approuvé la demande de la Direction nationale anticorruption de permettre aux procureurs d’opérer des perquisitions domiciliaires et informatiques à l’encontre de l’ex-ministre libéral de la Santé, Nelu Tătaru, accusé de corruption. L’ex-responsable affirme être innocent et n’avoir jamais accepté des pots de vin de la part de ses patients. Les procureurs présentent 57 actes matériaux, qui prouveraient les faits de corruption en forme continue. La presse remarque aussi le fait qu’un médecin jusqu’ici respecté par le public et un ex-ministre vedette recevait de la part de ses patients non seulement des pots de vin équivalent à quelques dizaines d’euros, mais aussi des poules vivantes. Le médecin Tătaru a géré le portefeuille de la Santé durant la pandémie de Covid 19, qui a mis à dure épreuve le système sanitaire de Roumanie. D’ailleurs, les élus de l’Alliance pour l’Unité des Roumains de l’opposition nationaliste et les parlementaires indépendants ont demandé dans le plénum de la Chambre des Députés d’élargir les enquêtes de la Direction nationale anticorruption à la période durant laquelle M Tătaru, en tant que ministre a géré les contrats d’achat durant la pandémie. Sur le plan politique, le Parti national libéral a décidé de retirer au médecin toutes les fonctions et de l’exclure des listes pour les élections parlementaires.
Un ex-libéral dans le collimateur des procureurs
Et c’est également depuis la semaine dernière que le sénateur Eugen Pîrvulescu fait l’objet d’un dossier pénal, étant poursuivi pour trafic d’influence. L’affaire implique aussi l’ex directeur de l’Office d’Etat pour inventions et marques (OSIM), Marian-Cătălin Burcescu. A la différence de Tătaru, Pîrvulescu n’est pas une patate chaude pour les libéraux. Elu il y a quatre ans sur la liste du Parti national libéral et carrément anonyme dans l’espace public avant le déclenchement du scandale de corruption, l’homme avait déjà quitté le parti pour faire partie de l’équipe de campagne du candidat aux élections présidentielles Mircea Geoană, désormais indépendant, mais ex-social démocrate. D’ailleurs, M Geoana a été pendant près de 5 ans président du PSD et son mandat a été un des plus longs de l’histoire de ce parti.