Accusations pénales et soutien politique
L’enquête de la Direction nationale anticorruption (DNA) concernant la vice-première ministre et ministre du développement régional, Sevil Shhaideh, ainsi que la ministre déléguée aux fonds européens, Rovana Plumb, a secoué le principal parti de la coalition au pouvoir à Bucarest, le Parti Social-Démocrate, dont sont issues les deux responsables. La direction du parti a fini par confirmer son soutien aux deux titulaires de postes clé au gouvernement, qui clament leur innocence et dont les arguments ont été entendus.
Florentin Căpitănescu, 26.09.2017, 12:31
L’enquête de la Direction nationale anticorruption (DNA) concernant la vice-première ministre et ministre du développement régional, Sevil Shhaideh, ainsi que la ministre déléguée aux fonds européens, Rovana Plumb, a secoué le principal parti de la coalition au pouvoir à Bucarest, le Parti Social-Démocrate, dont sont issues les deux responsables. La direction du parti a fini par confirmer son soutien aux deux titulaires de postes clé au gouvernement, qui clament leur innocence et dont les arguments ont été entendus.
Selon le Parquet anti-corruption, en 2013, à l’époque où Mme Shhaideh était secrétaire d’Etat au ministère du développement régional, tandis que Mme Plumb détenait le portefeuille de l’Environnement, des morceaux de l’île Belina et du bras Pavel, situés dans le lit mineur du Danube, passaient illégalement, grâce à un décret gouvernemental, des mains de l’Etat à celles du département de Teleorman (sud de la Roumanie), l’administrateur en étant le Conseil départemental. Quelques jours plus tard, affirment les procureurs, les terrains étaient loués, à nouveau illégalement et pour des sommes modestes, à une compagnie privée spécialisée en infrastructure routière et abonnée depuis des années à des contrats de marchés publics. Puisque les deux terrains faisaient partie du domaine public d’Etat, leur transfert à un conseil départemental devait faire l’objet d’une loi, et non pas d’un décret gouvernemental, expliquent les procureurs anticorruption.
Le président du PSD, Liviu Dragnea, considère que cette enquête est un précédent très dangereux et attire l’attention sur le risque de blocage des demandes de transfert d’immeubles aux pouvoirs locaux, qui devraient les introduire dans un plan de développement.
Liviu Dragnea: « De nombreux collègues ont dit que cette approche était dangereuse et inacceptable, qu’il était question d’un préjudice causé à l’Etat en cas d’un tel transfert du public vers le public. Cela voudrait dire que tous les transferts opérés jusqu’à présent sont un préjudice causé à l’Etat. »
Ludovic Orban, leader du principal parti d’opposition, le Parti national libéral, a déclaré que si les deux ministres ne démissionnaient pas de leur propre gré, son parti demanderait qu’elles soient limogées, parce que : « Garder ces ministres à leurs poste risque de porter une atteinte grave à l’image publique de la Roumanie, rendrait inutile toute démarche sérieuse des institutions de l’Etat roumain dans la lutte contre la corruption et risquerait d’entraver l’élimination du blâme posé sur la Roumanie à cause des soupçons de corruption au plus haut niveau. »
Ludovic Orban a encore précisé que les libéraux allaient voter en faveur de toutes les demandes de déclenchement de poursuites pénales formulées par les procureurs. Une précision nécessaire, vu la sollicitation en ce sens déposée par la DNA auprès du parlement et qui vise la ministre Rovana Plumb, qui est aussi députée. (Trad. Ileana Taroi)