Accords politiques pour un nouveau gouvernement
Les
commissions spécialisées du législatif roumain ont démarré ce mardi l’audition
des candidats aux fonctions de ministres du gouvernement monocolore proposé par
le premier ministre désigné, le libéral Ludovic Orban. S’étendant sur deux
jours, les auditions seront suivies par le vote d’investiture du plénum du
Législatif, prévu pour ce lundi le 4 novembre.
Roxana Vasile, 29.10.2019, 13:23
Les
commissions spécialisées du législatif roumain ont démarré ce mardi l’audition
des candidats aux fonctions de ministres du gouvernement monocolore proposé par
le premier ministre désigné, le libéral Ludovic Orban. S’étendant sur deux
jours, les auditions seront suivies par le vote d’investiture du plénum du
Législatif, prévu pour ce lundi le 4 novembre.
Le premier candidat à répondre
aux questions des sénateurs et députés membres des commissions parlementaires a
été celui nominé au poste de ministre des Fonds européens. Mardi également, au
programme des auditions figurent aussi les candidats aux portefeuilles de la
Santé, de la Culture et de la Défense. L’intérêt
pour l’audition du candidat aux fonctions de ministre des Finances est majeur, étant
donné les rumeurs apparues dernièrement sur l’introduction imminente par le
gouvernement libéral de mesures sévères d’austérité : baisse des salaires
et licenciements collectifs dans le secteur public.
Entre temps, le premier
ministre désigné, Ludovic Orban est convaincu que son exécutif bénéficiera de l’appui
nécessaire au Parlement, après la signature, justement, d’accords politiques
avec plusieurs partis parlementaires. Le cabinet libéral devrait obtenir ainsi
les 233 votes nécessaires pour remplacer le gouvernement social-démocrate de
Viorica Dancila, destitué ce 10 octobre par motion de censure. Après avoir
signé des accords avec l’Union Sauvez la Roumanie, l’Union démocrate magyare de
Roumanie, le Parti du mouvement populaire, l’Alliance des libéraux et des
démocrates, ainsi qu’avec les minorités nationales, Ludovic Orban a précisé que : « Nous
avons dépassé le cible de 233 élus nationaux à soutenir l’investiture du
gouvernement. Certes, les négociations se poursuivent parce que nous voulons obtenir
une certaine marge, en cas d’absence inattendue de sénateurs et députés à la
réunion du Législatif » a déclaré Ludovic Orban.
Aux
termes de l’accord politique entre le Parti national libéral et l’Union Sauvez
la Roumanie, les deux partis s’engagent, entre autres, à soutenir l’adoption de
l’initiative citoyenne de l’Union Sauvez la Roumanie qui vise à interdire la nomination
dans des fonctions publiques de
personnes ayant de démêlées avec la Justice. Un retour à l’élection des maires
suite à deux tours de scrutin est également prévu dans l’accord entre les deux
partis. Par ailleurs, le Parti national libéral a promis à l’Union démocrate
magyare de ne pas adopter des décrets d’urgence ni dans le domaine de la Justice,
ni dans celui du système électoral. L’Alliance des libéraux et des démocrates
souhaite que la législation relative à la Justice soit modifiée uniquement par
débat au Parlement et que le nouveau gouvernement interdise la migration des
élus nationaux et locaux.
Enfin, le Parti du mouvement populaire exige en
échange de son appui au gouvernement libéral l’élimination des pensions de
retraite des dignitaires, à l’exception des militaires et la relance d’une relation particulièrement serrée avec la République
de Moldova. Enfin, le parti Pro România, formé surtout d’anciens membres du PSD
attend jusqu’à la fin de l’audition des candidats aux fauteuils ministériels
pour annoncer s’il participe, oui ou non, au vote d’investiture. Pour sa part,
le PSD promet de ne pas transformer l’audition des éventuels ministres libéraux
en une vendetta politique, mais annonce que se élus nationaux ne
participeraient pas à la réunion plénière du Parlement.
En l’absence d’un
quorum, la réunion des deux chambres du Parlement sera suspendue et le gouvernement
automatiquement rejeté. L’avis des commissions spécialisées a un caractère
purement consultatif et une décision finale au sujet du gouvernement dirigé par
Ludovic Orban sera prise le 4 novembre.