A la veille des élections municipales
Plus de 18 millions de Roumains sont attendus dimanche aux urnes pour élire les maires, les présidents de conseils départementaux, les conseillers locaux et départementaux. Le scrutin était initialement prévu pour le mois de juin, mais il a été ajourné à cause de la pandémie de coronavirus, les mandats des élus locaux étant prolongés de six mois. C’est une décision critiquée de nos jours par certains commentateurs, vu qu’actuellement le nombre d’infections quotidiennes est supérieur de beaucoup à celui de juin. Finalement, qui aurait pu prévoir l’évolution de la situation sanitaire du pays ?
Eugen Coroianu, 25.09.2020, 12:56
Il s’agit probablement des premières élections locales de Roumanie qui ont lieu dans des conditions de pandémie. L’influence de cette dernière sur la présence aux urnes est difficile à prévoir. Qui plus est, la participation au vote influera sur le résultat des élections dans nombre de villes du pays. Ce qui est également sûr, c’est que les citoyens à droit de vote et d’ailleurs toutes les personnes impliquées dans le processus électoral seront tenus de respecter une série de règles strictes de sécurité sanitaire, telles le port du masque de protection, la distanciation physique, la réduction des contacts entre les personnes et les objets utilisés en commun. A tout cela s’ajoute la désinfection obligatoire des mains et la mesure de la température corporelle. Grâce à toutes ces mesures, le risque d’infection ne devrait pas croître, assurent les autorités, même si l’opposition appelle à un nouvel ajournement du scrutin.
Côté statistiques, les autorités de Bucarest ont préparé 18 mille bureaux de vote au niveau national, dont 1200 à Bucarest. Les conseils locaux et départementaux, les maires et les présidents des conseils départementaux sont élus par vote universel, direct, secret et librement exprimé. Dans la Capitale, les Bucarestois élisent un nouveau conseil local, un nouveau maire d’arrondissement, un nouveau Conseil général et un nouvel édile en chef. Les conseils locaux et départementaux seront élus par circonscriptions électorales, selon les listes électorales, en vertu du principe de la représentation proportionnelle. Dans ce cas, le vote est considéré politique, puisque c’est plutôt le parti que les électeurs choisissent. De ce point de vue, le scrutin municipal pourrait s’avérer un avant-goût du scrutin législatif prévu pour le mois de décembre.
Par ailleurs, les maires des communes, des villes, et des arrondissements de Bucarest, ainsi que le maire général de la capitale roumaine et les présidents des Conseils départementaux sont élus par scrutin uninominal. Par conséquent, normalement, ce sont le candidat et sa campagne électorale qui pèsent davantage dans le choix des électeurs. Pourtant, cette année, à cause de la pandémie, la campagne électorale a été plus restreinte que d’habitude, dans certains cas presqu’inexistante.
Le combat politique est toujours dominé par les grands partis : le PSD, qui avait largement remporté les précédentes élections municipales et législatives, et le PNL, d’où est issu le président roumain, Klaus Iohannis, qui en est à son second mandat. Les libéraux qui ont donné le gouvernement en place ont vaincu les sociaux-démocrates aux précédentes élections, celles pour le Parlement européen. Le PSD est le principal parti d’opposition, bien qu’il domine actuellement le parlement de Bucarest. L’alliance de centre-droit USR – PLUS est également bien cotée, d’ailleurs elle a obtenu un score impossible à ignorer au scrutin européen et repose sur un électorat assez important dans les grandes villes, un électorat constitué surtout de personnes mécontentes de l’activité des partis traditionnels. Plusieurs autres partis qui gravitent autour du seuil électoral des 5% ont également proposé des candidats aux municipales de cette année.
Les citoyens roumains qui ont 18 ans révolus, qui ne sont pas sous interdiction judiciaire ainsi que les citoyens de l’Union européenne qui ont leur domicile ou leur résidence en Roumanie ont le droit de voter. Rappelons aussi que le scrutin local se déroule en un seul tour. Donc le gagnant prend tout, et comme nous l’avons déjà affirmé, le résultat du scrutin dépendra en large mesure de la présence aux urnes.