2020, année électorale
Les élections européennes de mai 2019 ont confirmé le déclin accentué du PSD, encore au pouvoir à cette époque-là, avant de céder la place au PNL. Conséquence de leurs propres erreurs, les sociaux-démocrates ont vu chuter leur pourcentage aux législatives. Celui-ci est passé de 45%, en 2016, à moins de 23% en 2019. Au lendemain de cette défaite électorale, le PSD perdait aussi son leader, Liviu Dragnea, condamné à prison ferme pour corruption et tenu pour principal responsable de la dégringolade de sa formation politique. Viorica Dancila, qui l’a remplacé à la tête du parti, et qui avait été investie première ministre dès janvier 2018, allait entrer dans le livre noir de l’histoire de la gauche post-communiste comme le candidat social-démocrate à avoir recueilli le plus petit nombre de voix lors d’un scrutin présidentiel.
Ştefan Stoica, 06.01.2020, 13:29
Les élections européennes de mai 2019 ont confirmé le déclin accentué du PSD, encore au pouvoir à cette époque-là, avant de céder la place au PNL. Conséquence de leurs propres erreurs, les sociaux-démocrates ont vu chuter leur pourcentage aux législatives. Celui-ci est passé de 45%, en 2016, à moins de 23% en 2019. Au lendemain de cette défaite électorale, le PSD perdait aussi son leader, Liviu Dragnea, condamné à prison ferme pour corruption et tenu pour principal responsable de la dégringolade de sa formation politique. Viorica Dancila, qui l’a remplacé à la tête du parti, et qui avait été investie première ministre dès janvier 2018, allait entrer dans le livre noir de l’histoire de la gauche post-communiste comme le candidat social-démocrate à avoir recueilli le plus petit nombre de voix lors d’un scrutin présidentiel.
En novembre dernier, le président sortant, Klaus Iohannis, était reconduit dans ses fonctions, avec près de 66% des votes. Comme les libéraux avaient déjà remporté un autre succès, à savoir la gouvernance, après la destitution par motion de censure du cabinet Dăncilă, la victoire de Iohannis, prévisible d’ailleurs, a officialisé la domination politique du PNL. Pourtant, le PSD continue de détenir une majorité relative au Parlement. C’est ce qui a amené le gouvernement libéral de Ludovic Orban à recourir à la procédure, discutable mais légale, de l’engagement de la responsabilité, y compris sur la loi du budget.
Les libéraux auront de plus en plus de mal à gouverner en l’absence d’une majorité nette, laquelle ne peut être acquise que par le biais des élections. C’est ce qui devrait se passer en cette année électorale 2020. On parle plus que jamais d’élections anticipées, souhaitables du point de vue du PNL, moins ou pas du désirables pour le PSD.
En cas de scrutin anticipé, le PNL éviterait l’usure majeure inévitable au bout d’une année de gouvernance, tandis que le PSD aurait le répit de reprendre des forces après les coups encaissés en 2019. D’un point de vue constitutionnel, le mécanisme des élections anticipées est compliqué et difficile. Voilà pourquoi personne ne semble croire vraiment à un tel scénario. C’est aussi le cas du commentateur politique Alexandru Lăzescu: Il est bien difficile de croire que l’on arrivera à cela. Le PNL obtiendrait, certes, un score beaucoup meilleur en ce moment qu’à la fin de l’année, mais c’est compliqué. Bref, à mon avis, il s’agit plutôt d’une discussion censée faire garder l’intérêt à l’égard de ce sujet, mais il ne serait pas raisonnable de croire que cela se passera”.
Des élections municipales sont également prévues en Roumanie en 2020, plus précisément vers le milieu de l’année. Leur enjeu est tout aussi important. A présent, les maires sont élus en un seul tour de scrutin, ce qui soulève des problèmes sérieux relatifs à la représentativité. Les grands partis, dont principalement le PSD, mais aussi le PNL, sont avantagés par ce système. En échange, les formations politiques de deuxième rang, l’USR en tête, souhaiteraient le modifier pour augmenter leurs chances de réussite. Les libéraux affirment vouloir la même chose, mais certains soupçonnent que le maintien de l’actuelle législation ne les dérangerait pas trop, car il leur permettrait de remporter facilement la victoire dans les grandes villes, notamment de Transylvanie, au centre du pays, qu’ils contrôlent politiquement. Comme à chaque fois, c’est la ville de Bucarest qui représente l‘enjeu le plus important. Solide fief de la droite, par le passé, la capitale roumaine est actuellement dirigée par des maires sociaux-démocrates. (Ştefan Stoica)