Comment sauver TAROM ?
La compagnie aérienne nationale de Roumanie, TAROM, se verra accorder une aide de la part de la Commission européenne, mais la réorganisation de la compagnie pourrait impliquer aussi des licenciements collectifs.
Newsroom, 25.04.2024, 13:51
Une aide doublée par la réorganisation économique
L’aide accordée par la Commission européenne devrait arriver avant la fin avril, mais le bénéficiaire, la compagnie TAROM devrait entrer en une étape de réorganisation économique, a annoncé le ministre roumain des Transports, Sorin Grindeanu. La compagnie aérienne, détenue intégralement par l’Etat roumain est depuis plusieurs années confrontée à l’instabilité économique et les nombreux plans de sauvetage de celle-ci n’ont pas produit les résultats escomptés par le gouvernement. Selon les chiffres du premier semestre de l’année dernière, TAROM enregistrait des pertes de quelque 10 millions d’euros. Celles-ci étaient pourtant de beaucoup inférieures à celles enregistrées durant la même période de l’année 2022, qui s’élevaient à près de 42 millions d’euros.
Poser Tarom sur des principes économiques solides
Dans ce contexte, le ministre roumain des Transports a dit que le nouveau plan de sauvetage visait à « poser Tarom sur des principes économiques solides ». Sorin Grindeanu: « Parallèlement avec cette aide de la part de la Commission européenne, nous devons inaugurer chez Tarom une étape de réorganisation et nous sommes ouverts à tout type de proposition censé poser TAROM sur des principes économiques solides. Notre détermination de sauver cette compagnie est indiscutable, tout comme notre désir de trouver toute solution, y compris par le biais de partenariats, censés aboutir sur ce scénario heureux » a déclaré M Grindeanu.
Licenciements collectifs
Il a également suggéré que le plan de réorganisation de TAROM pourrait inclure le licenciement de la moitié du personnel, vu que le nombre de salariés de la compagnie n’est pas soutenable actuellement. Sorin Grindeanu: « Une compagnie de la taille de TAROM, reposant sur des bases économiques correctes compte normalement quelque 500, voire 600 salariés, dont 90% pilotes et personnel naviguant commercial. Chez nous c’est le double. » a précisé Sorin Grindeanu.
A la recherche d’investisseurs dans les pays du Golfe
Le ministre des Transports a souligné que l’Etat roumain ne pouvait pas accorder d’aide directe à la compagnie TAROM puisqu’il transgresserait les lois de la compétition et les directives européennes relatives aux aides d’Etat. Il est d’avis que dans de telles conditions, il faut chercher des solutions alternatives pour pouvoir sortir de ce qu’il appelle « un cercle vicieux », et une de ces solution pourrait être d’identifier des investisseurs pour pouvoir acheter de nouveaux avions et pour améliorer les services qu’offre TAROM. Sorin Grindeanu a précisé que plusieurs solutions pour sauver TAROM ont été explorées aussi à l’occasion de la visite de 4 jours qu’une délégation gouvernementale roumaine dirigée par le premier ministre, Marcel Ciolacu a faite dans plusieurs Etats du Golfe.
Fondée en 1954, TAROM est gérée par le ministère des Transports de Bucarest. La compagnie est membre de l’Association du transport aérien international depuis 1993 et de l’Alliance SkyTeam depuis 2010. TAROM détient une flotte constituée de 18 avions et compte 70 destinations opérées tant avec ses propres avions qu’en partage de code.