30.12.2024 (mise à jour)
Réuni lundi pour la dernière fois cette année, le gouvernement de Bucarest a adopté un décret d’urgence prévoyant la diminution des dépenses dans le secteur publique à partir de l'année prochaine/ En Roumanie, le prix d’un litre d’essence et de gasoil sera majoré/ Toute déclaration ou geste provocateur n’est pas de nature à contribuer à la consolidation du partenariat entre la Roumanie et la Hongrie, avertit la diplomatie roumaine.
Newsroom, 30.12.2024, 19:34
Décret – Réuni lundi pour la dernière fois cette année, le gouvernement de Bucarest a adopté un décret d’urgence prévoyant la diminution des dépenses dans le secteur publique. Agréé par les chefs de file du PSD, du PNL et de l’UDMR, le projet comporte des mesures telles le gel des embauches dans la fonction publique, du repos compensateur pour des heures de travail supplémentaires non rémunérées et le gel des salaires et des pensions de retraite. Les responsables espèrent que toutes ces mesures seront à même de faire diminuer les dépenses budgétaires de 19 milliards de lei, soit presque 4 milliards d’euros, l’équivalent de 1% du PIB. Pour cela, l’Exécutif a mis en place un Département chargé de rendre plus efficace son activité, formé exclusivement d’experts bénévoles. . Quant à la loi du budget d’Etat pour 2025, celle-ci sera adoptée en janvier avant qu’elle ne soit soumise au vote du Parlement, lors d’une session extraordinaire.
Réactions – Les policiers des pénitentiaires ont protesté lundi devant le Gouvernement, contre les mesures gouvernementales de réduction des dépenses. A leurs dires, suite à la mise en place du nouveau décret, leurs salaires baisseront de 30%. Lundi encore, plusieurs organisations syndicales et patronales de Roumanie ont élaboré des communiqués pour critiquer les nouvelles mesures d’austérité dans le système publique. Les syndicats de l’Education nationale dénoncent le gel des salaires et la plus grande fédération de l’administration publique et la sécurité sociale, Columna, affirme que le décret d’urgence a été adopté en l’absence de tout dialogue social. Pour sa part, la Fédération des patronats du domaine énergétique dénonce la mise en place d’une taxe sur les constructions spéciales. Par ailleurs, la Fédération patronale de l’industrie alimentaire s’inquiète des suites de la suppression des facilités fiscales pour les salariés du domaine. De l’avis des représentants des PME, la majoration des impôts sur les dividendes aura des effets catastrophiques sur les entrepreneurs roumains. Enfin, la Chambre de Commerce roumano-américaine précise que les mesures fiscales adoptées par le gouvernement mettent le milieu d’affaire dans un contexte difficile et portent atteinte à la prédictibilité économique et à la confiance des investisseurs.
Chômage – En Roumanie, le taux de chômage au niveau national a augmenté de 3,20% en octobre à 3,28%, fin novembre 2024, informe l’Agence Nationale pour l’Emploi. Sur les 261.511 sans-emplois recensés au niveau national, la plupart sont des hommes âgés de 40 à 49 ans, issus du milieu rural où le chômage est près de trois fois plus élevé qu’en milieu rural. Sur le total des chômeurs roumains, 33,56% ont juste un diplôme de Brevet et 4,56% ont des études universitaires.
Taxes – En Roumanie, le prix d’un litre d’essence et de gasoil coutera plus cher l’année prochaine, en raison d’une majoration d’environ 6% des accises sur les carburants, selon un document publié par le ministère des Finances. Le prix des deux carburants augmentera d’environ 3 centimes d’euros par litre. Par ailleurs, une augmentation de 4,4% du tarif des accises sur les boissons alcoolisées et les vins mousseaux sera également appliquée à partir de l’année prochaine. Par ailleurs, en 2025, les taxes et les impôts locaux seront indexés sur l’inflation, au terme d’une décision adoptée par chacune des municipalités roumaines. A Bucarest, le Conseil général a décidé de majorer ces taxes de 10,4%.
Sondage – La guerre aux frontières, la crise politique et la majoration des prix ont été les principaux sujets d’inquiétude des Roumains en 2024, selon un sondage IRES. Conformément aux chiffres analysés, un Roumain sur quatre est mécontent de sa vie actuelle et un Roumain sur quatre affirme n’avoir aucune source de bonheur. Les responsables politiques sont toujours en dernière place dans le classement des catégories auxquelles les Roumains font le plus confiance. Ce qui plus est, plus de la moitié des Roumains pensent qu’en 2024 la situation de la Roumanie s’est empirée, notamment du point de vue politique, mais aussi économique. A la question « quel a été l’événement ayant le plus porté atteinte à la Roumanie, en 2024 », quatre Roumains sur 10 ont répondu l’annulation du premier tour des élections présidentielles sur une décision de la Cour Constitutionnelle. Plus de 60% des Roumains considèrent mauvaise cette décision, alors que seulement un tiers des sondés la trouvent bonne. L’enquête a été menée par téléphone, du 17 au 20 décembre et sur un échantillon de 964 personnes.
Schengen – La Police roumaine aux frontières est prête pour la levée des contrôles aux frontières terrestres de la Roumanie à partir du 1 janvier 2025 quand les formalités seront supprimées sur 40 points de passage frontalier. Dans un communiqué de l’Inspection général de la Police aux frontières, à partir de l’année prochaine, les voyages à destination ou depuis la Roumanie au sein de la zone Schengen seront similaires à des voyages à travers le pays. Pourtant, les personnes qui envisagent de se rendre dans un pays membre Schengen doivent être munies d’un document valable, car des contrôles aléatoires pourront toujours être effectués.
Grande Hongrie – Le ministère roumain des Affaires Etrangères a transmis le 18 décembre par le biais de l’ambassadeur de Roumanie à l’OTAN son désaccord envers la distribution d’un atlas historique avec la « Grande Hongrie », a fait savoir l’institution dimanche en soirée. « Cette source a une nature provocatrice et nuit au partenariat stratégique entre la Roumanie et la Hongrie et leurs alliés de l’OTAN. Le ministère des Affaires Etrangères réitère sa position constamment communiquée aux autorités hongroises sur le fait que toute déclaration ou geste provocateur n’est pas de nature à contribuer à la consolidation du partenariat entre la Roumanie et la Hongrie. L’histoire commune devrait rester un objet d’étude pour les historiens », a fait savoir la diplomatie de Bucarest. Démantelée à la fin de la Grande Guerre, la soi-disant « Grande Hongrie » incluait des territoires qui de nos jours appartiennent à la Roumanie, à la Slovaquie, à la Croatie et à la Slovénie.
Météo – En Roumanie, le ciel reste variable. Le vent soufflera légèrement sur l’ensemble du territoire et plus fort en altitude, sur les sommets des Carpates orientales. Les températures maximales iront de 0 à 10 degrés.