26.03.2025 (mise à jour)
Le ministre roumain des Affaires étrangères fait l’objet de critiques au sein de la coalition au pouvoir après la décision des États-Unis de suspendre l’accès de la Roumanie au programme d’exemption de visa / Le parlement a adopté ce mercredi deux projets de loi clés inscrits dans le plan national de relance et de résilience (PNRR) / Le ministre de l'Economie, Bogdan Ivan, a participé à « l’Heure du gouvernement » un débat devant le plénum du Sénat, invité par l’Union Sauvez la Roumanie/ La division aéroportée 101, soit l’unité d’élite de l’armée américaine, est rentrée en Roumanie à la base Mihail Kogălniceanu

Newsroom, 26.03.2025, 15:58
[mise à jour 19:30]
Sommet Paris – Le président roumain par intérim, Ilie Bolojan, se rendra ce jeudi à Paris pour participer au sommet consacré à la paix et à la sécurité en Ukraine. Cette réunion rassemblera les nations disposées à soutenir un cessez-le-feu total et à envisager un éventuel déploiement de forces européennes de maintien de la paix une fois le conflit terminé, une initiative portée par la France et le Royaume-Uni. Selon la présidence française, 31 États ont confirmé leur présence, principalement des membres de l’Union européenne, ainsi que le Royaume-Uni, le Canada et la Norvège, tous trois alliés au sein de l’OTAN. L’Élysée a également insisté sur le fait que les efforts des pays européens s’inscrivent dans une coordination étroite avec la Maison-Blanche.
[mise à jour 19:00]
Parlement – Le parlement a adopté ce mercredi deux projets de loi clés inscrits dans le plan national de relance et de résilience (PNRR). Le premier texte instaure l’obligation pour les membres du gouvernement et les hauts dignitaires de l’administration centrale de s’inscrire au registre unique de transparence des intérêts. Il leur interdit également de solliciter ou d’accepter des cadeaux de la part de personnes avec lesquelles ils entretiennent des relations dans l’exercice de leurs fonctions. Par ailleurs, la loi impose la publicité des réunions entre fonctionnaires et tiers susceptibles d’influencer la prise de décision, y compris celles organisées de manière impromptue. Toutefois, ces dispositions ne s’appliqueront ni aux administrations publiques locales ni aux membres du Parlement. Le second projet de loi vise à optimiser la gouvernance des entreprises publiques. Cette réforme constitue un jalon essentiel dans le processus d’adhésion de la Roumanie à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), a souligné le député social-démocrate Adrian Câciu, ancien ministre des Finances. Il a rappelé que les dirigeants des entreprises publiques sont mandatés pour gérer les actifs du pays et non pour mettre en œuvre des politiques tarifaires susceptibles d’aggraver l’inflation ou des stratégies de stockage similaires à celles observées dans le secteur de l’énergie. La Chambre des députés, en tant qu’instance décisionnelle sur ces dossiers, a désormais transmis les textes au président du pays en vue de leur promulgation.
[mise à jour 18:00]
Visas USA – Le ministre roumain des Affaires étrangères, Emil Hurezeanu, fait l’objet de critiques au sein de la coalition au pouvoir après la décision des États-Unis de suspendre l’accès de la Roumanie au programme d’exemption de visa. Le Premier ministre de Bucarest, le social-démocrate Marcel Ciolacu, a estimé qu’une implication accrue dans les relations avec la nouvelle administration américaine était nécessaire. Tout en qualifiant Emil Hurezeanu de diplomate chevronné et d’excellent ambassadeur, il a affirmé ne pas envisager son limogeage mais a précisé qu’il en discuterait avec le président intérimaire, Ilie Bolojan. De son côté, Csoma Botond, vice-président du RMDSZ, a insisté sur l’importance cruciale de la relation stratégique entre la Roumanie et les États-Unis, appelant à une diplomatie plus proactive. Il a également évoqué la possibilité d’un examen du travail du ministre des Affaires étrangères au sein de la coalition gouvernementale. Nommé à ce poste par le Parti national libéral (PNL), Emil Hurezeanu bénéficie néanmoins du soutien de son parti. À cet égard, la députée PNL Raluca Turcan a affirmé qu’aucune discussion n’avait eu lieu concernant un éventuel remplacement du ministre, rappelant que l’évaluation des membres du gouvernement relevait exclusivement de la prérogative du Premier ministre.
[mise à jour 15:00]
Elections – L’Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe (OSCE) a annoncé les objectifs des observateurs lors des nouvelles élections présidentielles roumaines du 4 mai prochain. La mission de l’OSCE sera composée de 13 experts internationaux qui se rendront à Bucarest et 22 observateurs seront déployés à travers le pays à partir du 2 avril. Ils surveilleront tous les aspects essentiels des élections : le déroulement de la campagne, le travail de l’administration électorale, la législation électorale et sa mise en œuvre, le financement de la campagne, la couverture médiatique et la résolution des litiges électoraux. Le chef de la mission d’observation électorale en Roumanie, Eoghan Murphy, a déclaré que la couverture médiatique de la campagne électorale et l’utilisation des réseaux sociaux dans le cadre des élections feraient également l’objet du suivi de la mission de l’OCSCE.
Visite – Mircea Abrudean, le président par intérim du Sénat de Bucarest, effectuera une visite officielle en France, du 31 mars au 1er avril, a fait savoir la direction du Sénat. M. Abrudean rencontrera à Paris le président du Sénat français, Gérard Larcher, et le Secrétaire général de l’OCDE, Mathias Cormann. Le programme de la visite comporte également des rencontres avec les autorités locales et la diaspora. Cette visite s’inscrit dans les actions bilatérales organisées par les Sénat roumain et français, visant à compléter et à renforcer le Partenariat stratégique existant entre les deux pays, en particulier dans le contexte de la situation économique et sécuritaire actuelle en Europe, précise encore le Sénat de Bucarest.
Economie – A Bucarest, le ministre de l’Economie, Bogdan Ivan, a participé à « l’Heure du gouvernement » un débat devant le plénum du Sénat, invité par l’Union Sauvez la Roumanie (d’opposition). La discussion a porté sur l’industrie de la défense et les perspectives de la développer dans le contexte actuel de sécurité régionale. Selon le ministre Bogdan Ivan de souligner qu’en ce qui concerne les drones de fabrication roumaine, les tests menés par les autorités sont dans leur phase finale, le prototype sera prêt cet été et la production de drones de fabrication roumaine démarrera vers la fin de l’année. Bogdan Ivan a également assuré que l’industrie roumaine de la défense allait se développer : « Nous avons déjà mis en place des mécanismes financiers européens, les fondements du budget (européen) qui devrait atteindre 800 milliards d’euros ont déjà été jetés. Et dans le cadre de ce budget nous, c’est-à-dire chaque État-membre de l’UE aux côté d’un autre Etat-membre et l’Ukraine, nous entrerons non seulement dans le processus d’acquisition, mais nous nous dirigerons également vers la production et notamment vers la production nationale », a déclaré le ministre de l’Economie.
Mihail Kogalniceanu – La division aéroportée 101, soit l’unité d’élite de l’armée américaine, est rentrée en Roumanie à la base Mihail Kogălniceanu, dans le département de Constanţa (sud-est). Les soldats remplacent ceux de la division de montagne 10 et passeront neuf mois en Roumanie pour soutenir le flanc est de l’OTAN. L’échange de soldats américains s’inscrit dans le cadre de la décision prise plus tôt cette année par l’administration Washington de maintenir une présence dans le sud-est de l’Europe pour dissuader toute agression contre le pays. Le commandant de la 2e brigade de la division aéroportée 101, le colonel Duke Reim, a confirmé que l’engagement des Etats-Unis envers l’Europe de l’Est et l’OTAN était toujours très fort. La division aéroportée 101 est entrée dans l’histoire pour sa contribution au succès du débarquement de Normandie en 1944. Elle a été renvoyée en Europe en 2022, 78 ans après la Seconde Guerre mondiale, pour servir aux côtés des alliés de l’OTAN, sur toile de fond de la guerre déclenchée par la Russie en Ukraine. Selon les experts militaires, l’unité d’infanterie légère est prête à agir en quelques heures seulement sur n’importe quel champ de bataille.