26.02.2025 (mise à jour)
L'ancien candidat à la présidence de la Roumanie, l'extrémiste pro-russe Calin Georgescu, a été formellement inculpé par le bureau du procureur général pour six délits / Le président roumain par intérim, Ilie Bolojan a tenu mercredi des consultations au Palais de Cotroceni à Bucarest, avec des représentants des partis parlementaires afin de définir la position de la Roumanie pour le Conseil européen extraordinaire du 6 mars / Le parlement de Bucarest a adopté un projet de loi autorisant l'armée à abattre les drones qui pénètrent illégalement dans l'espace aérien roumain
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Newsroom, 26.02.2025, 19:08
Georgescu – L’ancien candidat à la présidence roumaine, Călin Georgescu, connu pour ses positions extrémistes pro-russes, a été conduit au bureau du procureur général pour y être entendu par les magistrats. Selon un communiqué officiel, ce dernier a été placé sous contrôle judiciaires pour 60 jours, étant formellement inculpé de six infractions, dont atteinte à l’ordre constitutionnel, détention d’armes, troubles à l’ordre public, création d’une organisation fasciste, raciste et xénophobe, promotion d’un culte de la personnalité accusé de génocide et apologie de crimes de guerre. Dans le cadre de cette affaire, les procureurs ont mené, mercredi matin, des dizaines de perquisitions dans cinq départements du pays. L’enquête porte notamment sur le financement de sa campagne électorale et la création d’organisations à caractère fasciste. Parmi les personnes visées figure Horațiu Potra, un proche de Georgescu et dirigeant d’un groupe de mercenaires opérant en Afrique. Selon un communiqué du parquet, il a été précisé que plusieurs infractions étaient actuellement en cours d’examen, notamment atteinte à l’ordre constitutionnel, possessions de caches d’armes illégales et de munitions et incitation à la haine.
Législation – Le parlement de Bucarest a adopté mercredi un projet de loi autorisant l’armée à abattre les drones qui pénètrent illégalement dans l’espace aérien roumain, en fonction des niveaux de menace et des risques qu’ils représentent pour les civiles et les infrastructures du pays. La Roumanie, membre de l’UE et de l’OTAN, qui partage une frontière de 650 km avec l’Ukraine, a été touchée à plusieurs reprises par des fragments de drones russes, l’armée russe ayant attaqué des infrastructures portuaires ukrainiennes. Les deux chambres du Parlement ont adopté le projet de loi, malgré la forte opposition des politiciens ultranationalistes d’extrême droite qui contrôlent plus d’un tiers des mandats législatifs. Le projet de loi définit des conditions spécifiques permettant à la Roumanie de contrôler l’utilisation de son espace aérien pour les aéronefs avec ou sans pilote. En vertu de la loi proposée, les systèmes alliés présents en Roumanie pourraient participer à toute action conformément aux traités de défense collective conclus avec les États membres de l’OTAN et de l’UE.
Bolojan – Le président roumain par intérim, Ilie Bolojan a tenu mercredi des consultations au Palais de Cotroceni à Bucarest, avec des représentants des partis parlementaires afin de définir la position de la Roumanie pour le Conseil européen extraordinaire du 6 mars, un sommet qui devrait prendre des décisions importantes sur la sécurité européenne. Le président du PSD (au gouvernement avec le PNL et l’UDMR), le Premier ministre Marcel Ciolacu, a annoncé que la première proposition des sociaux-démocrates lors des discussions était que la Roumanie n’envoie pas de troupes en Ukraine. Le PSD était également en faveur d’une allocation supplémentaire pour la défense, mais sous la forme d’investissements dans l’industrie nationale de l’armement. L’AUR (extrême droite) était également contre l’envoi de troupes en Ukraine. L’USR (centre-droit) a déclaré au président intérimaire Ilie Bolojan que la Roumanie devait investir davantage dans la défense. La présidente de l’USR, Elena Lasconi, a déclaré qu’un plan clair était nécessaire pour participer à la reconstruction de l’Ukraine. Le parti au pouvoir, l’UDMR, souhaite également que la Roumanie investisse dans des capacités militaires modernes, tandis que son président, Kelemen Hunor, a déclaré qu’il n’était pas d’accord avec l’envoi de troupes roumaines en Ukraine. SOS (souverainiste) Roumanie ne veut pas non plus de troupes roumaines en Ukraine et s’oppose à la poursuite de la guerre et à la participation de notre pays au conflit. Cependant, les membres du groupe des minorités nationales au Parlement étaient présents et le PNL (partenaire au gouvernement) a clôturé le cycle de négociations.
Enquête – Une vingtaine de personnes ont été interpellées dans le cadre d’une enquête sur des activités illicites au port de Constanța, dans le sud-est de la Roumanie. Parmi elles figurent Ion Dumitrache, chef suspendu de l’organisation municipale du Parti social-démocrate (PSD), ainsi que plusieurs hauts responsables de l’Administration des ports maritimes. Les suspects sont visés par des accusations de corruption, notamment pour trafic d’influence et versement de pots-de-vin. Selon les procureurs anticorruption, entre 2024 et 2025, plusieurs hommes d’affaires et dirigeants d’entreprises auraient promis et versé des sommes allant de 2 000 à 100 000 euros à des fonctionnaires publics. En échange, ces derniers auraient facilité leurs activités au sein du port de Constanța, notamment en simplifiant les procédures de cession de biens, en prolongeant des contrats de collecte des déchets, en attribuant des appels d’offres ou encore en accordant un accès exclusif à certains quais. Le montant total des pots-de-vin s’élèverait à environ 6 millions d’euros. Le tribunal de Bucarest a rejeté la demande de détention provisoire pour sept des inculpés, qui ont été placés sous contrôle judiciaire. Les décisions concernant treize autres suspects sont toujours en attente.
Motion – La motion de censure déposée par l’opposition souverainiste contre le gouvernement de la coalition PSD-PNL-UDMR doit être débattue et votée vendredi par le Parlement de Bucarest. Les signataires de la motion affirment que l’exécutif actuel est illégitime, qu’il a perdu sa crédibilité en associant certains de ses membres aux protagonistes d’un retentissant dossier pénal et qu’il ne respecte même pas son propre programme de gouvernement, dans lequel il a promis, entre autres, d’augmenter les indemnités sociales et les pensions de retraite. Egalement dans l’opposition, l’USR, qui se déclare pro-européenne, a annoncé qu’elle ne voterait pas la motion. Les représentants de la coalition majoritaire affirment que la Roumanie a besoin de solutions sérieuses et non pas de stratégies d’image.
Météo – En Roumanie, le temps commence à se réchauffer légèrement, après quelques jours de températures glaciales. Aujourd’hui, le ciel sera variable, et le vent enregistrera une légère intensification dans la moitié sud du territoire. Les maxima varient généralement de 4 à 12 degrés Celsius, plus élevées sur l’ouest et le nord-ouest. A Bucarest, ciel variable et des maxima de 4 degrés sous le soleil.