12.02.2025 (mise à jour 1)
Fin officielle de mandat présidentiel pour Klaus Iohannis, lors d'une cérémonie au palais présidentiel de Bucarest, ce mercredi. L'intérim est désormais assuré par le libéral Ilie Bolojan, antérieurement président du Sénat. / En 2024, la Roumanie a été la cible, avec d'autres pays européens, d'actions de « sabotage » spécifiques à l'arsenal russe de techniques hybrides, fait savoir le Parquet roumain antiterrorisme. / « La régie nationale des forêts Romsilva sera réorganisée, même si cela inquiète beaucoup ceux qui perdront ainsi leurs avantages », a déclaré le ministre de l'Environnement, Mircea Fechet.
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Newsroom, 12.02.2025, 16:34
Président – Le président roumain, Klaus Iohannis, a mis fin à son mandat lors d’une cérémonie au palais présidentiel de Bucarest ce mercredi midi. Il avait annoncé sa démission lundi, alors que la procédure visant à le suspendre avait déjà été entamée par le Parlement. Le second mandat de Klaus Iohannis devait prendre fin le 21 décembre de l’année dernière, mais ce dernier est resté en fonction après que la Cour constitutionnelle a annulé l’élection présidentielle en raison de soupçons de fraude. Des dizaines de milliers de Roumains ont manifesté dans les rues, mécontents de la décision des juges constitutionnels. Les analystes politiques pensent que la démission de Klaus Iohannis apaisera les tensions sociales qui se sont accumulées ces derniers mois. Agé de 65 ans et d’origine allemande, ancien professeur de physique et ancien maire de Sibiu (centre), Klaus Iohannis quitte la présidence avec une très faible cote de popularité. L’intérim sera assuré à partir de ce mercredi par le président du Sénat, Ilie Bolojan, qui avait auparavant suspendu ses fonctions de président du Sénat et de dirigeant du PNL. Il assurera l’intérim jusqu’en mai, date à laquelle se tiendront les élections présidentielles. Il disposera de la quasi-totalité des prérogatives d’un chef d’État, à quelques exceptions près : il n’aura pas le droit de s’adresser au Parlement, ni de le dissoudre ou d’organiser des référendums.
Sabotage – En 2024, la Roumanie a été la cible, avec d’autres pays européens, d’actions de « sabotage » spécifiques à l’arsenal russe de techniques hybrides, fait savoir le Parquet roumain antiterrorisme dans son rapport d’activité de l’année dernière. L’objectif de ces attaques était de tester les défenses des pays de l’OTAN et de trouver des faiblesses au sein de leurs infrastructures, lit-on dans le même rapport. Selon la Parquet roumain antiterrorisme, depuis 2022, au moins 50 incidents ont eu lieu dans 13 pays européens, qui pourraient être considérées comme des opérations hybrides russes. Il s’agit notamment de cas d’espionnage, de détournement, de vandalisme, de cyberattaques, de campagnes de désinformation et d’attaques contre des infrastructures sous-marines en mer Baltique. Les procureurs roumains soulignent également que la Russie a changé de tactique pour lancer des attaques hybrides : elle n’envoie plus d’agents dans les États membre de l’OTAN, mais recrute des contractants au hasard via des chats de Telegram en échange pour de l’argent. D’autre part, le Parquet roumain antiterrorisme affirme que la Roumanie n’est pas confrontée à des menaces terroristes.
Romsilva – « La régie nationale des forêts Romsilva sera réorganisée, à commencer par sa structure centrale jusqu’au bout, même si cela préoccupe beaucoup ceux qui perdront ainsi leurs avantages », a déclaré mercredi le ministre de l’Environnement, Mircea Fechet, après avoir rencontré les syndicalistes forestiers. Selon le ministre, les inégalités au sein de Romsilva seront éliminées grâce aux propositions de modification du statut du personnel forestier et de la Decision gouvernementale qui organise cette Régie. Cela, dans étant donné que les membres de la Fédération des syndicats forestiers « Silva » ont manifesté mercredi devant le siège du ministère de l’Environnement, mécontents de la campagne de presse lancée par le ministre de Fechet contre la Régie nationale des forêts Romsilva. Parmi les principales demandes des manifestants mentionnons : dépolitiser et professionnaliser les structures de gestion forestière, exempter la gestion des forêts domaniales du système de la gouvernance d’entreprise, ou encore consulter les syndicats en tant que partenaires sociaux du ministère, en particulier lors de l’élaboration d’actes normatifs ayant un impact sur l’activité de la Romsilva. Ce mercredi également, les syndicats forestiers ont observé une grève d’avertissement sur leurs lieux de travail en signe de protestation, sans pourtant interrompre le travail, pour « protester contre la campagne de dénigrement menée par le ministre de l’Environnement, des eaux et des forêts contre Romsilva et ses 14 000 employés qui travaillent dans les forêts roumaines ».