Minorités — Le ministre roumain des Affaires étrangères, Teodor Meleşcanu, a déclaré jeudi à Bucarest que garantir les droits des minorités nationales est nécessaire pour assurer la stabilité, la sécurité et les relations de bon voisinage dans la région. Présent à une conférence dont le principal sujet a été la gouvernance responsable, il a estimé que la Roumanie est probablement un des pays européens où les normes assurant la protection des minorités nationales sont le plus développées. Respecter les droits des minorités est signe de maturité en Europe, où l’esprit d’intolérance est dominant. C’est pourquoi plusieurs conflits de nature ethnique ou entre une majorité et une minorité de religions différentes se sont fait jour, a ajouté le chef de la diplomatie roumaine.
Décision — La Cour constitutionnelle de la Roumanie a rejeté, jeudi, comme irrecevable, la saisine de l’Avocat du peuple (équivalent du Défenseur des droits) portant article qui interdit aux personnes condamnées d’être membres du gouvernement. La Cour a constaté notamment que les motifs invoqués dans la saisine déposée par l’Avocat du peuple, Victor Ciorbea, au début de l’année, constituaient tant des problèmes d’application et d’interprétation de la loi par les autorités publiques compétentes que des aspects de légifération qui sont de la compétence du Parlement. La loi 90 de 2001, portant organisation et fonctionnement du gouvernement et des ministères, dispose que seules les personnes qui n’ont pas été condamnées au pénal et qui ne se trouvent pas dans un des cas d’incompatibilité peuvent faire partie du gouvernement. La Cour a été saisie après qu’en vertu de cette loi, le président de la Chambre des députés et leader du PSD, Liviu Dragnea, n’a pas pu être désigné premier ministre, même si la formation politique qu’il dirige a remporté haut la main les élections de décembre 2016. M Dragnea a été condamné à deux années de prison avec sursis dans l’affaire de la fraude au vote lors du référendum de 2012 de destitution du président de l’époque, Traian Basescu.
Loi — La Commission juridique du Sénat roumain est revenue, jeudi, sur son vote de mercredi et elle a rejeté tous les amendements au projet de loi gouvernemental portant grâce collective, aux termes duquel certains faits de corruption auraient été dépénalisés. Parmi eux figuraient la corruption active et passive et le trafic d’influence, mais à condition de récupérer le préjudice. Plusieurs centaines de personnes ont protesté à Bucarest devant le siège du gouvernement, mais aussi dans d’autres grandes villes à travers le pays, contre ces amendements. Les manifestants ont scandé des slogans hostiles à la classe politique, qu’ils accusent de corruption. Le gouvernement, qui a initié ce projet législatif, et Liviu Dragnea, président de la Chambre des députés et chef de file des sociaux-démocrates, se sont déclarés contre la dépénalisation des faits de corruption. Liviu Dragnea a annoncé que le projet de loi portant grâce, qui ne comprendra pas dans sa forme finale la grâce pour des faits de corruption, sera tranché dans un Comité exécutif national du PSD. La loi de la grâce collective est perçue par ses initiateurs comme une éventuelle solution pour désengorger les milieux carcéraux. La Cour européenne des droits de l’homme a demandé aux autorisés de Bucarest de mettre au point un plan de mesures visant à améliorer les conditions de détention.
CFR — Les policiers et les procureurs de la Direction d’investigation des infractions liées au crime organisé et au terrorisme ont interpellé 21 personnes soupçonnées d’avoir vendu, contre un prix sous-évalué, des wagons appartenant à la Société nationale de fret ferroviaire CFR Marfa, qui devaient être envoyés à la casse. Une quarantaine de personnes, parmi lesquelles l’ancien directeur de la compagnie, Mihut Craciun, auraient constitué un groupe criminel organisé et commis des faits tels dilapidation aux conséquences particulièrement graves, faux intellectuel et usage de faux. Selon les procureurs anticorruption, les membres de ce groupe auraient initié, en 2016, la vente en Bourse de près de 2500 wagons à des prix sous-évalués. Le manque à gagner produit à la société CFR Marfa s’élève à plus de 6,3 millions d’euros. an de mesures visant à améliorer les conditions de détention.
Prix — L’acteur français Alain Delon se verra conférer le prix de l’ensemble de sa carrière au Festival International de Film Transilvania, qui aura lieu à Cluj-Napoca (centre-ouest) du 2 au 11 juin. Selon les organisateurs, le prix lui sera décerné le 10 juin, au cours d’une cérémonie qui sera accueillie par le Théâtre national de Cluj-Napoca. La veille, une projection spéciale du film « Pour la peau d’un flic », réalisé par Alain Delon en 1981, et dans lequel il joue aussi le rôle principal, sera organisée en l’honneur de l’acteur français.