Vaccination et faux certificats
Le nombre de Roumains désireux de se faire vacciner contre le Covid-19 ne cesse de diminuer, avec actuellement moins de 25 000 personnes vaccinées en 24 heures. Ainsi, le nombre total de personnes vaccinées augmente à un rythme de plus en plus lent, atteignant un peu plus de 7,7 millions de personnes immunisées au schéma complet et près de deux millions de personnes qui ont également eu la troisième dose. Les autorités s’efforcent de convaincre le public de se faire vacciner et discutent maintenant de l’utilisation du pass sanitaire sur les lieux de travail. Le gouvernement a annoncé des consultations sur la question avec la société civile et les parties intéressées, et le leader du PSD, Marcel Ciolacu, dont le parti a proposé le projet de loi, a déclaré qu’il avait été convenu de l’adopter d’ici la fin de l’année.
Daniela Budu, 23.12.2021, 12:24
Cependant, les Roumains qui ne croient pas à l’efficacité de la vaccination, mais veulent avoir les mêmes droits que les personnes immunisées, essaient par différents moyens d’obtenir leur statut de personne vaccinée et, par conséquent, le certificat numérique COVID qui leur accorde certaines libertés et un accès plus facile dans les magasins, restaurants, salles de cinéma ou de spectacles. Avec l’augmentation de la demande de faux documents, l’offre a également augmenté. Les infirmières et les personnes ayant accès à la base de données sont prêtes à délivrer ces certificats en échange de quelques centaines d’euros. Ces cas se sont multipliés et les procureurs anticorruption essaient de prendre des mesures. Cette semaine seulement, deux infirmières du centre de vaccination du sanatorium de Mangalia (sud-est de la Roumanie), une employée de l’hôpital municipal de la station ainsi que trois autres personnes ont été retenues et font l’objet d’une enquête pour avoir contribué à délivrer plus de 100 certificats numériques européens COVID fictifs à des personnes non vaccinées. Le premier cas officiel de vaccination fictive impliquant un médecin traitant s’est produit en Roumanie au début du mois de septembre, mais il y avait déjà des signes que ce phénomène existait depuis l’été. Depuis, les autorités ont procédé à de nombreux raids et découvert que des milliers, voire des dizaines de milliers de ces documents pourraient avoir été délivrés. Dans une affaire faisant l’objet d’une enquête le mois dernier, les autorités ont découvert que 3 500 faux certificats avaient été délivrés dans un seul centre de vaccination, à la douane de Petea (nord-ouest de la Roumanie).
Selon les dernières informations officielles, plus de 1 300 personnes font l’objet d’une enquête et plus de 500 affaires pénales sont en cours pour des cas de vaccination fictifs. Le ministre de l’Intérieur, Lucian Bode, précise que Bucarest se classe au premier rang européen pour ce genre de vaccinations. La Roumanie n’est cependant pas le seul pays à faire face à de telles situations. Le ministère de l’Intérieur de Paris a annoncé que la police française avait jusqu’à présent détecté plus de 182 000 certificats numériques COVID faux. En Italie, un dirigeant du mouvement anti-vaccination a été arrêté à Palerme, avec une infirmière et une autre personne, pour avoir obtenu illégalement un pass sanitaire en se faisant vacciner de manière fictive.
(Trad. : Ligia)