Une Nuit des Musées atypique
La Nuit des Musées a eu lieu en Roumanie ce samedi sur toile de fond du boycott de plusieurs institutions de culture à travers le pays, à cause du mécontentement des employés des institutions culturelles roumaines, qui ont dénoncé leurs salaires trop bas et le sous financement du secteur culturel.
Corina Cristea, 20.05.2024, 13:09
Plusieurs musées importants ont boycotté la Nuit des musées
Nuit des Musées, un événement culturel d’envergure, a lieu chaque printemps simultanément dans plusieurs pays européens et étant devenu une marque puissante et un phénomène social en Roumanie comme ailleurs. L’édition de cette année, la vingtième, a été différente des éditions précédentes, pour deux raisons : d’une part elle a célébré un anniversaire important, d’autre part elle a été marquée par un boycott, à cause du mécontentement des employés des institutions culturelles roumaines, qui ont dénoncé leurs salaires trop bas et le sous financement du secteur culturel. Ils ont même organisé une manifestation de protestation sous le slogan « Il fait nuit dans les musées de Roumanie ». Parmi les institutions qui ont refusé de participer à la Nuit des musées cette année mentionnons : le Musée national d’art de la Roumanie, le Musée la National d’Histoire, le Musée d’histoire naturelle Grigore Antipa ou encore le Musée de la municipalité de Bucarest. Il s’agit de musées publics, basés dans la capitale et considérés comme quelques-uns des plus important du pays.
Néanmoins, de nombreux autres musées, maisons-musées, galeries et autres institutions culturelles ont participé à l’événement, présentant des centaines d’expositions, d’interventions culturelles, d’expériences artistiques, de projections, d’installations urbaines, de spectacles et d’ateliers. Les institutions ayant répondu à l’appel des organisateurs ont offert au public des expériences uniques. Les visiteurs étaient principalement des jeunes et des touristes étrangers, bien que leur nombre ait été inférieur à celui des éditions précédentes.
Des événements tenus ce samedi à Bucarest.
Dans la cour intérieure de la Mairie de la Capitale, des visites guidées, des expositions, de la musique en live et des projections de films ont été organisées, et des chansons célèbres illustrant la diversité culturelle nationale ont résonné en même temps.
L’Association Ivan Patzaichin – Mila 23, en partenariat avec Nod Makerspace et ARCUB, a présenté en avant-première l’installation d’art contemporain « Le patrimoine d’Ivan Patzaichin », la maquette du musée et le documentaire sur le projet participatif « Dâmboviţa Delivery », dont le résultat a été la réalisation d’une sculpture dédiée au grand sportif roumain, le maître du canoë-kayak.
S’y ajoute la foire paysanne du Musée national du Paysan Roumain, où des artisans et des antiquaires venus de toutes les régions du pays ont exposé des objets neufs ou de collection. Le Musée national de la Littérature roumaine a proposé un programme comportant des expositions, des spectacles de théâtre, des moments de lecture et de nombreux ateliers pour les enfants et les familles.
Au Musée militaire national « Roi Ferdinand I », les amateurs de culture ont pu visiter l’exposition permanente à thématique historique ainsi que trois expositions temporaires : « 100 ans – 100 objets », « Roumanie – OTAN. 20 ans » et l’Objet du mois de mai : « Le pistolet qui a sauvé une vie ».
A son tour, l’Athénée Roumain a proposé aux Bucarestois une visite guidée de ses locaux et un récital.
Sibiu : Les Palais Brukental, principale attraction de la Nuit des Musées
Au centre du pays, à Sibiu, Capitale européenne de la culture en 2007, plus de 26 000 visiteurs ont afflué. L’attraction principale a été le Palais Brukenthal, où les gens ont fait la queue pendant une heure avant l’ouverture de la Galerie d’art européen et de l’exposition « La puissance du LEU. L’histoire de l’argent en Roumanie ».
Musées fermés à Timisoara
A Timişoara, Capitale européenne de la culture en 2023, les musées sont restés fermés, mais l’événement qui se tient traditionnellement dans la Cour Bastion Marie Thérèse a tout de même eu lieu, avec des spectacles de reconstitution historique, des présentations d’armes anciennes et de la musique ancienne.
Voilà donc pour une Nuit des musées atypique cette année en Roumanie, une bonne occasion non seulement de profiter de la culture sous toutes ses formes, mais aussi de réfléchir davantage aux efforts de tous ceux qui rendent possibles tous ces évènements. (trad. Valentina Beleavski)