UE et l’OTAN dénoncent des attaques hybrides
Le Belarus est à nouveau dans le collimateur de l’UE, cette fois-ci à cause de la crise de migrants qui souhaitent se rendre en UE en franchissant la frontière qui le sépare de la Pologne. De l’avis des analystes politiques, il s’agit déjà d’une crise humanitaire, alors que l’implication des forces militaires des deux cotés de la frontière produit un contexte dangereux et favorable aux conflits armés. Les spécialistes estiment aussi que la situation restera tout aussi tendue, tant que le leader de Minsk, Alexandr Loukachenko, ne cède face aux nouvelles sanctions imposées à son pays par l’UE.
Daniela Budu, 17.11.2021, 10:15
Le Belarus est à nouveau dans le collimateur de l’UE, cette fois-ci à cause de la crise de migrants qui souhaitent se rendre en UE en franchissant la frontière qui le sépare de la Pologne. De l’avis des analystes politiques, il s’agit déjà d’une crise humanitaire, alors que l’implication des forces militaires des deux cotés de la frontière produit un contexte dangereux et favorable aux conflits armés. Les spécialistes estiment aussi que la situation restera tout aussi tendue, tant que le leader de Minsk, Alexandr Loukachenko, ne cède face aux nouvelles sanctions imposées à son pays par l’UE.
En attendant, l’OTAN et l’UE dénoncent une attaque hybride lancée par le régime de Minsk. Bien que le transport organisé des migrants venus du Moyen Orient aux frontières biélorusses avec la Lettonie, la Lituanie et la Pologne ait commencé cet été, la situation est hors du contrôle en ce moment, vu que le flux migratoire s’est concentré à l’entrée en Pologne, qui est la frontière est de l’OTAN et de l’UE. Les militaires polonais sont prêts à défendre cette frontière et il y a déjà eu des confrontations avec les migrants, faisant aussi de victimes. Alors que Varsovie refuse l’entrée des migrants sur son territoire, les autorités de Minsk, qui leur ont permis d’entrer et de traverser le Belarus, ne leur permettent plus de rentrer.
Dans ce contexte, Bruxelles a demandé aux deux pays de permettre l’accès à la frontière des organisations humanitaires internationales. En même temps, l’UE et l’OTAN ont exprimé leur solidarité avec Varsovie, mettant en place de nouvelles sanctions sectorielles au Belarus. L’OTAN se dit inquiet de la stratégie du président Alexandr Loukachenko de mettre en danger la vie des migrants. Accusé d’avoir orchestré cette crise, le leader de Minsk assure de son côté qu’il souhaite éviter que les tensions actuelles à la frontière polonaise dégénèrent en une confrontation avec ses voisins européens.
Entre temps, l’UE qui a déjà été déstabilisée il y a plusieurs années par un afflux sans précédent de migrants a annoncé à Bruxelles la constitution d’une force militaire commune d’intervention rapide composée de 5 000 soldats. Il s’agit du projet de la « Boussole stratégique », censé consolider la politique européenne de défense. Le projet devrait être réalisé avant 2025 et assurerait à l’UE la capacité de répondre sans aucune aide de la part des Etats Unis à des menaces imminentes et d’intervenir rapidement dans des situations de crise, similaires à celle qui se déroule à présent à sa frontière est ou bien d’entreprendre des missions de sauvetage et d’évacuation.
Selon les chiffres les plus récents publiés par l’agence européenne en charge de la protection des frontières FRONTEX, l’UE se confronte toujours à un nombre très élevé de passages illégaux de ses frontières. Durant les neuf premiers mois de l’année, près de 134 000 tentatives ont été enregistrés, soit 47% de plus par rapport à 2019, avant la pandémie. Il y a six routes par le biais desquelles les migrants et les réfugiés tentent d’arriver en UE, et la plus convoitée et la route Méditerranéenne.