Suffisamment de gaz pour la Roumanie
L’Europe est confrontée à un « risque sans précédent » concernant les livraisons de gaz naturel au cours de l’hiver prochain, après que la Russie a interrompu la majorité de ses livraisons de gaz. L’Agence Internationale de l’Energie avertit que l’Europe pourrait rentrer en concurrence avec l’Asie pour l’acquisition de gaz liquéfié, un produit cher, transporté par bateau. D’après le dernier rapport de l’AIE, les Etats membres de l’UE vont devoir réduire leur consommation de gaz de 13% cet hiver dans le cas où la Russie cesserait toute livraison à cause de la guerre en Ukraine. Une partie importante de cette réduction devra venir d’un changement de comportement de la part des consommateurs mais aussi d’une diminution de la consommation d’énergie par le secteur industriel et les entreprises qui produisent et fournissent l’eau, l’électricité et le gaz. Le rapport de l’Agence Internationale de l’Energie pointe un autre risque important, celui d’un hiver long. En effet, les réservoirs souterrains fonctionnent moins bien en fin d’hiver étant donné qu’ils contiennent moins de gaz.
Mihai Pelin, 04.10.2022, 15:05
L’Europe est confrontée à un « risque sans précédent » concernant les livraisons de gaz naturel au cours de l’hiver prochain, après que la Russie a interrompu la majorité de ses livraisons de gaz. L’Agence Internationale de l’Energie avertit que l’Europe pourrait rentrer en concurrence avec l’Asie pour l’acquisition de gaz liquéfié, un produit cher, transporté par bateau. D’après le dernier rapport de l’AIE, les Etats membres de l’UE vont devoir réduire leur consommation de gaz de 13% cet hiver dans le cas où la Russie cesserait toute livraison à cause de la guerre en Ukraine. Une partie importante de cette réduction devra venir d’un changement de comportement de la part des consommateurs mais aussi d’une diminution de la consommation d’énergie par le secteur industriel et les entreprises qui produisent et fournissent l’eau, l’électricité et le gaz. Le rapport de l’Agence Internationale de l’Energie pointe un autre risque important, celui d’un hiver long. En effet, les réservoirs souterrains fonctionnent moins bien en fin d’hiver étant donné qu’ils contiennent moins de gaz.
L’UE a déjà rempli ses réservoirs à hauteur de 83% de leur contenance totale, dépassant ainsi l’objectif fixé d’atteindre les 80% de remplissage à l’arrivée de l’hiver. L’AIE note néanmoins que le niveau de remplissage de 90% sera nécessaire dans le cas où la Russie cesserait toute livraison vers l’Europe. Selon le premier ministre roumain, Nicolae Ciuca, la Roumanie a atteint environ 87% de sa capacité de stockage de gaz. Il a précisé que la Roumanie pourrait soutenir la République de Moldova si la compagnie russe Gazprom arrêtait de lui fournir du gaz. Nicolae Ciuca : « Si nous réussissons à avoir des contrats signés pour l’hiver qui nous permettent de maintenir le système en équilibre et de disposer des quantités nécessaires de gaz pour les périodes froides, nous pouvons assurer (l’alimentation en gaz de la République de Moldova, ndr) Si les livraisons de gaz de la part de Gazprom s’arrêtent, c’est sûr que la République de Moldova aura un problème et dans ce cas nous ne pourrons assurer que cinq millions de mètres cubes de gaz par jour, mais pas plus. » a précisé Nicolae Ciuca.
Il y a quelques jours, l’interconnexion gazière entre la Bulgarie et la Grèce a été inaugurée à Sofia. Son rôle est d’aider les Etats de la région à sortir de leur dépendance énergétique à l’égard de la Russie. Les responsables politiques des pays concernés ont assisté à l’évènement, la Roumanie étant représentée par Nicolae Ciuca. Le gaz naturel en provenance d’Azerbaïdjan arrive en Grèce et en Bulgarie, il sera à l’avenir également distribué en Roumanie.
L’interconnexion met en valeur les démarches effectuées par la Roumanie en vue de trouver de nouvelles sources d’approvisionnement en énergie et de nouveaux réseaux de transport du gaz naturel et afin que le projet du gazoduc BRUA mené de front avec la Bulgarie, la Hongrie et l’Autriche devienne opérationnel. Nicolae Ciucă s’est félicité de ce projet : « Cette interconnexion met de fait en valeur le projet BRUA et en même temps, elle nous permet de soutenir à notre tour la République de Moldova et l’Ukraine au travers des quantités de gaz pouvant transiter par ce corridor. »L’UE apporte son soutien à l’interconnexion entre la Grèce et la Bulgarie par l’allocation de 200 millions d’euros.