Situation compliquée en République de Moldova
Depuis le 1er avril, la République de Moldova, voisine de la Roumanie, est en état d’urgence valable pour les deux prochains mois, suite à une décision du Parlement de Chisinau. Le premier ministre par intérim, Aureliu Ciocoi, a décidé de proposer au Législatif d’instituer l’état d’urgence en raison de la situation épidémiologique engendrée par le nouveau coronavirus.
Roxana Vasile, 02.04.2021, 13:22
Depuis le 1er avril, la République de Moldova, voisine de la Roumanie, est en état d’urgence valable pour les deux prochains mois, suite à une décision du Parlement de Chisinau. Le premier ministre par intérim, Aureliu Ciocoi, a décidé de proposer au Législatif d’instituer l’état d’urgence en raison de la situation épidémiologique engendrée par le nouveau coronavirus.
Selon Radio Chisinau, des mesures sanitaires et économiques concrètes ne sont pas prévues, mais seulement un accroissement des pouvoirs du gouvernement. S’y ajoute un régime spécial de circulation, de confinement et de travail durant les deux prochains mois. Cette mesure a pourtant des conséquences politiques importantes. Critiqué par l’opposition parlementaire, qui accuse en fait le pouvoir de tergiverser le déclenchement des élections législatives anticipées, le projet de loi qui institue l’état d’urgence a été initié par les députés socialistes de l’ex-président pro-russe de la République, Igor Dodon, et par ceux du parti ŞOR, de centre-gauche, que la nouvelle présidente du pays, Maia Sandu, aimerait voir moins influents dans le Parlement, afin de pouvoir appliquer ses plans pro-européens.
Le député Mihai Popşoi, du Parti Action et Solidarité (de centre-droit), a dit que : « Il y a deux semaines, votre leader, M Dodon, affirmait qu’il n’y avait pas de raison d’instituer l’état d’urgence, qu’il n’était pas nécessaire. Qu’est-ce qu’a changé les dernières deux à trois semaines ? Je vous réponds : les circonstances de dissolution du Parlement. L’unique plan, c’est de pousser et d’éviter les élections anticipées », a déclaré le député moldave. Et le socialiste Vasile Bolea de répondre : « Hier nous avons recensé une soixantaine de morts à cause de la Covid. Voilà ce qui a changé. Nous risquons d’avoir même une centaine de morts par jour », a martelé l’élu socialiste.
Vu que durant l’état d’urgence aucune élection ne peut être organisée, selon plusieurs analystes politiques, le Parti des Socialistes souhaite tergiverser leur organisation et utilise à ce but une question sociale. Les socialistes affirment qu’ils ne permettront pas la tenue d’élections anticipées en pleine pandémie et accuse le président d’entreprendre des actions cyniques, qui risquent de mettre en danger la vie des citoyens afin d’accomplir ses ambitions personnelles et partisanes.
De l’autre côté, la présidente Maia Sandu a saisi la Cour constitutionnelle, lui demandant de constater les conditions légales de dissolution du Parlement. Maia Sandu affirme que le Législatif a carrément échoué à élire un gouvernement suite à deux tentatives et que la majorité en place protège les groupes corrompus et ne cherche pas de solutions pour les citoyens.