Révision à la baisse de la croissance économique
Corina Cristea, 17.02.2022, 12:51
Cette progression de 4,3% est inférieure de 0,3% à la
précédente. La Commission nationale de stratégie et de prévisions de
Bucarest a expliqué ce résultat par la flambée de l’inflation, qui dépasse
actuellement les 8% et qui devrait arriver prochainement à un nombre à deux chiffres
mais aussi par la cinquième vague de la pandémie de coronavirus et par la continuation
de la crise énergétique. Toutes les estimations sont réalisées sans prendre en
compte le déclenchement d’un conflit provoqué par les tensions géopolitiques à
la frontière avec l’Ukraine, précisent les auteurs de la prévision d’hiver de
la Commission de Bucarest.
Le taux de 4,3% annoncé est le résultat du maintien à
un niveau assez élevé des factures énergétiques, ce qui toucherait l’activité
de l’industrie, notamment chimique et métallurgique, des secteurs qui
consomment beaucoup d’énergie. L’interruption dans les chaines d’approvisionnement
qui contribue également aux prix élevés sur le marché devrait également
continuer. Même si les perturbations peuvent s’avérer plus réduites, elles
toucheront l’industrie automobile et celle des équipements électriques.
Une progression
plus modeste est également attendue côté services, notamment pour ce qui est de
l’achat de produits de consommation courante. Par ailleurs, le BTP devrait
contribuer davantage à la croissance économique par rapport aux estimations d’automne
dernier lorsque l’activité dans le secteur avait ralenti. Le secteur bénéficie également d’un véritable coup d’accélérateur
donné par les fonds européens. La Commission nationale de stratégie et de
prévisions s’attend à une dynamique plus réduite dans le cas de la consommation
privée et des investissements. Ses spécialistes ont également réévalué l’impact
de la flambée des prix de l’électricité et du gaz naturel sur la trajectoire de
l’inflation au cours de l’année en cours, ce qui a mené à une prévision à la
hausse des prix. Celle-ci devrait s’apaiser en février, grâce à l’entrée en vigueur
de nouvelles règles relatives au plafonnement, et aux quotas de consommation,
suivies par un pic au mois d’avril. Une progression mineure est également prévue
au mois de juillet et en début d’hiver.
Les estimations font aussi état d’une
inflation à la fin 2022 de 9,5%, relative à une moyenne annuelle de 9,9 % et ne
prennent pas en compte d’autres mesures d’appui à la population. Celles-ci seraient
évaluées dans les prévisions suivantes. Conformément aux chiffres de l’Institut
national de la statistique publiées mardi, l’économie roumaine a progressé de
5,6% l’année dernière. Durant le dernier trimestre de l’année 2021, le PIB a
baissé de 0,5% par rapport au trimestre antérieur, mais il a progressé de 2,2%
par rapport à la période similaire de l’année 2020.