République de Moldova – élections législatives anticipées
Ştefan Stoica, 29.04.2021, 13:38
Avec un agenda réformiste ambitieux, dominé par
des objectifs tels la diminution de la corruption, la modernisation des institutions
et le rapprochement avec l’Union européenne, la présidente Maia Sandu s’est
heurtée, dès le début de son mandat, à l’hostilité de la majorité parlementaire
coagulée autour des socialistes de l’ex président pro-russe Igor Dodon. Dans
leur tentative de bloquer la tenue d’élections anticipées, Dodon et ses alliés
ont forcé, sans réussir, la modification de la composition de la Cour
constitutionnelle. Les institutions européennes et le Département d’État
américain se sont déclarés inquiets des actions de la majorité pro-russe, qu’ils
ont qualifiées d’attaques contre la Cour et l’État de droit. Avant l’annonce
faite par Maia Sandu, Igor Dodon avait lancé de nouvelles attaques contre la
Cour constitutionnelle, qu’il avait accusée d’être un instrument politique
entre les mains de politiciens usurpateurs. Quant à ses adversaires politiques,
Igor Dodon considère qu’ils sont des marionnettes de l’Occident. Sponsor politique
d’Igor Dodon, la Russie a accusé ce qu’elle appelle une ingérence directe de l’UE
et des États-Unis dans les affaires intérieures de la République de Moldova de
la part ; Moscou appelle Bruxelles et Washington à s’abstenir de réagir.
Le
putsch anticonstitutionnel de Chişinău a été promptement et fermement condamné
à Bucarest. La démarche au Parlement de Chişinău montre l’importance qu’il faut
continuer à accorder à l’État de droit en République de Moldova, ainsi que l’importance
d’éviter toute décision qui le mette en doute, a déclaré le ministre roumain
des affaires étrangères, Bogdan Aurescu. À son tour, la Cour constitutionnelle
de Roumanie a désapprouvé les attaques concertées contre l’instance homologue
de République de Moldova, ainsi que la crise constitutionnelle de ce pays. « Appeler
à ne pas respecter les décisions de la
Cour constitutionnelle équivaut clairement à une instigation à ne pas respecter
la loi, l’État de droit, à annuler l’essence même de la démocratie. »,
considère la CCR. (Trad. Ileana Ţăroi)