Réactions aux déclarations d’un service de renseignement russe
La Roumanie réfute les déclarations des responsables russes selon lesquels les dirigeants de l'UE se trouveraient derrière la décision de poursuivre en Justice l'ancien candidat roumain à la présidentielle Călin Georgescu.

Daniela Budu, 05.03.2025, 13:31
Les autorités roumaines contredit fermement les allégations du service de renseignement extérieur russe selon lesquelles l’Union européenne aurait soumis la Roumanie à un véritable chantage pour bloquer la candidature de Călin Georgescu aux élections présidentielles de mai prochain. Sans fournir aucune preuve, le service russe affirme que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avait demandé aux autorités de Bucarest de lui interdire de participer aux prochaines élections, prévenant qu’au cas contraire, elle restreindrait l’accès de la Roumanie aux fonds européens. Le même type de message a été récemment transmis par l’ancien candidat indépendant, dans une interview au journaliste James Freeman, dans laquelle il a déclaré qu’un référendum devrait être organisé pour la sortie de la Roumanie de l’Union européenne et de l’OTAN.
Réactions du Ministère des Affaires Etrangères
Le ministère roumain des Affaires étrangères qualifie les accusations du service russe de renseignements de « ridicules et totalement infondées ». Et d’ajouter qu’elles font partie d’une campagne hybride visant à saper la démocratie et à diminuer la confiance dans les autorités. « L’ensemble de ces activités, qui comprennent des messages publics, des campagnes d’influence et des interférences dans les processus démocratiques, vise à diminuer la confiance dans les autorités et à critiquer l’adhésion de la Roumanie à l’UE et à l’OTAN », indique le ministère roumain.
De son côté, le Premier ministre Marcel Ciolacu qualifie les commentaires des services secrets russes sur les décisions des autorités roumaines d’intolérables. « La Russie ne peut pas dire aux autorités roumaines qui devra être poursuivi ou pas, la Russie ne peut pas dicter aux Roumains qui doivent-ils élire et ne peut pas être un modèle de bonnes pratiques démocratiques », a déclaré le Premier ministre roumain sur un réseau social.
Réactions de l’Opposition pro-occidentale
Selon la présidente de l’Union Sauvez la Roumanie (centre-droit), Elena Lasconi, la Russie est arrivée à soutenir « ouvertement et officiellement » Călin Georgescu. Rappelons-le, en décembre dernier, au deuxième tour, ce candidat ultranationaliste, qui avait réussi de manière surprenante à remporter la première position lors du premier tour du scrutin, aurait dû affronter Elena Lasconi.
Entre-temps, M Georgescu a été placé sous contrôle judiciaire pour 60 jours, ayant plusieurs interdictions, dont celle de quitter le pays sans l’approbation des autorités judiciaires. Il lui est également interdit de publier sur les réseaux sociaux des contenus à caractère fasciste, antisémite, raciste ou xénophobe.
Un plan de déstabiliser la Roumanie
Les procureurs accusent M Georgescu d’avoir élaboré un plan visant à déstabiliser la Roumanie avec l’aide de mercenaires dirigés par Horațiu Potra, après l’annulation de l’intégralité du processus électoral par la Cour constitutionnelle. Celle-ci avait invoqué une ingérence extérieure et avait décidé que le processus électoral devrait reprendre en mai prochain.
Rappelons pour finir que Călin Georgescu est poursuivi dans deux dossiers, à savoir un dans lequel il a déjà été inculpé pour des actions contre l’ordre constitutionnel, mais aussi un autre dans le cadre duquel Horaţiu Potra et plusieurs de ses mercenaires font déjà l’objet de mandats d’arrêt internationaux.