Prévisions optimistes du FMI
Roxana Vasile, 07.04.2021, 12:15
L’économie mondiale, rudement mise à l’épreuve en 2020,
mais stimulée à présent par la forte reprise de l’activité économique aux
Etats-Unis, devrait renouer avec la croissance au cours de cette année et de la
prochaine, indiquait le Fonds monétaire international dans ses plus récentes
estimations, rendues publiques mardi. L’année 2020 a connu une récession
historique, affirme le FMI, qui table sur une croissance mondiale de 6% pour
2021 et de 4,4% pour 2022. Selon Gita Gopinath, économiste en chef de l’institution
financière internationale, citée par l’Agence France Presse, la sortie de la crise sanitaire et
économique est de plus en plus visible, malgré les incertitudes liées à l’évolution
de la pandémie. Elle redoute néanmoins une reprise inégale, à plusieurs
vitesses. Le FMI a légèrement révisé à la hausse ses estimations pour la Zone
euro, qui devrait enregistrer une croissance de 4,4% en 2021, avec 3,6% pour l’Allemagne,
5,8% pour la France, 4,2% pour l’Italie et 6,4% pour l’Espagne. Un
rythme pourtant insuffisant pour annuler la contraction de 6,6% de l’année
dernière. Dans ces conditions, l’Europe devrait patienter au moins jusqu’à l’été
2022 avant de se redresser économiquement.
Le FMI a aussi revu à la hausse ses
estimations de croissance pour l’économie roumaine, passant des 4,6% annoncés
en octobre dernier aux 6% publiés mardi. Même amélioration des prévisions pour
2022, lorsque le PIB de la Roumanie devrait avancer de 4,8%. Pour ce qui est de
l’inflation, le FMI envisage une majoration moyenne annuelle des prix de 2,8% en
2021, par rapport aux 2,5% inclus dans les estimations de l’automne, et une
baisse jusqu’à 2,1% en 2022. Le déficit du compte courant devrait baisser légèrement,
jusqu’à 5% du PIB en 2021 et jusqu’à 4,7% en 2022. Le premier ministre libéral,
Florin Cîţu, s’est déclaré particulièrement content des nouvelles estimations
du FMI, qui montrent, selon lui, la confiance que l’institution financière
internationale fait au gouvernement de la coalition de centre-droit de Bucarest.
Le ministre des finances, Alexandru Nazare, a déclaré, à son tour, que cela
confirmait la bonne voie dans laquelle s’étaient engagées les autorités roumaines.
« La croissance économique estimée par le FMI existe uniquement sur papier et
pour la camarilla de droite; pour les Roumains, c’est de la pauvreté. »,
affirme en revanche le président du principal parti de l’opposition
parlementaire de Bucarest, le social-démocrate Marcel Ciolacu. Selon lui, les
prix et les tarifs des produits alimentaires et des services ont explosé, le
pouvoir d’achat a chuté, la monnaie unique européenne est échangée à 5 lei pour
1 euro et plus de la moitié du PIB s’appuie sur des dettes, ce qui veut dire
que l’embellie n’existe que sur papier, sans développement économique et social. (Trad. : Ileana Ţăroi)