Prévisions concernant le prix de l’énergie
Corina Cristea, 27.10.2022, 11:58
Après une flambée des prix de 60% cette année,
enregistrée dans le contexte de la guerre en Ukraine, les tarifs de l’énergie
diminueraient de 11% l’année prochaine. C’est la prévision faite par la Banque
mondiale, selon laquelle un ralentissement de la croissance économique mondiale
ainsi que les restrictions imposées en Chine en raison du COVID pourraient
entraîner une baisse encore plus importante.
Malgré cette modération, les prix de l’énergie seraient
toujours de 75% plus supérieurs à leur moyenne des cinq dernières années. Selon
le dernier rapport Commodity Markets Outlook, publié ce mercredi par
l’institution financière internationale, le prix moyen du baril de pétrole brut
Brent serait de 92 dollars en 2023 et descendrait à 80 dollars en 2024. Il resterait
néanmoins bien au-dessus de la moyenne pluriannuelle de 60 dollars.
Les prévisions de la Banque mondiale montrent également
que les exportations de pétrole depuis la Russie pourraient diminuer jusqu’à
deux millions de barils par jour en raison de l’embargo prévu par l’Union
Européenne sur le pétrole et le gaz naturel russes. Un embargo qui devrait
entrer en vigueur le mois prochain.
En outre, rappellent les auteurs du rapport, le Groupe
des sept États hautement industrialisés (G7) analyse un mécanisme non testé
pour imposer un plafonnement des prix du pétrole. Cette mesure pourrait
également affecter les approvisionnements en pétrole de la Russie. L’analyse de
la Banque mondiale prend également en compte les conséquences de l’appréciation
du dollar américain, alors que les valeurs des devises de la plupart des
économies en développement ont diminué. Cette situation a entraîné une flambée
des prix des produits alimentaires et du carburant. Cela, prévient l’institution
financière, pourrait aggraver l’insécurité alimentaire qui touche déjà 200
millions de personnes dans le monde.
Car, expliquent les auteurs du document, la combinaison
des prix élevés des matières premières et de la dépréciation persistante de la
monnaie, se traduit par une inflation plus élevée dans de nombreux pays. Dans
ce contexte, les économies émergentes et en développement doivent se préparer à
une période de grande volatilité des marchés mondiaux des capitaux et des
matières premières.
Les experts de la Banque ont calculé que les
dépréciations monétaires ont amené près de 60% des économies émergentes et en
développement importatrices de pétrole à faire face à une flambée du prix du
pétrole en monnaies locales à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Les prévisions de la Banque mondiale montrent également
que les prix du gaz naturel et du charbon diminueraient en 2023 par rapport aux
valeurs record atteintes en 2022. En revanche, les prix du gaz naturel en
Europe pourraient être près de 4 fois plus élevés que leur moyenne des cinq
dernières années. (trad. Andra Jugănaru)