Pression accrue sur les hôpitaux roumains
Leyla Cheamil, 06.10.2021, 10:45
La pandémie de coronavirus frappe de plein
fouet la Roumanie. La flambée du variant Delta a intensifié dernièrement la
pression sur le système sanitaire. Mardi, au moment où la Roumanie avait
annoncé de nouveaux records négatifs, toutes les unités de Soins critiques des
hôpitaux roumains affichaient complet. Prévu par l’Institut de la Santé
publique pour la fin du mois d’octobre, le record de 15.000 nouveaux cas de Covid-19
recensés en 24 h a été déjà enregistré cette semaine, est ce n’est que le début du mois. Un record négatif, fort
inquiétant, qui s’accompagne d’un autre, à savoir celui des décès : plus de 250
morts en une seule journée. Entre temps, le taux de positivité continue sa
courbe ascendante, dépassant actuellement les 19%. Des centaines de localités
affichent un taux de contamination de plus de 6 cas pour mille habitants, tandis
que dans plusieurs grandes agglomérations urbaines, y compris dans la capitale,
le taux d’incidence a dépassé les 10 cas pour mille habitants.
Les blouses blanches font
ces jours-ci des efforts soutenus pour essayer de faire face à l’afflux de
personnes contaminées. Plus de 14 400 patients positifs se trouvaient
hospitalisés mardi, en Roumanie, dont 1 480 dans des unités de Soins intesifs.
Dans ce contexte, les appels à la vaccination lancés par le personnel sanitaire
se multiplient, surtout que, disent-ils, sur l’ensemble des personnes
hospitalisées, 95% des celles en état grave et 70% des autres ne sont pas
vaccinées.
Le médecin Adrian Marinescu,
à la tête de l’Institut Matei Bals de Bucarest, déplore la pression mise ce
dernier temps sur tous les hôpitaux Covid de Roumanie. « Il est évident
que ce sont les personnes non-vaccinées qui mettent de la pression sur le secteur
sanitaire en ce moment », confirme Adrian Marinescu. Il ajoute que
l’absence des places pour accueillir de nouveaux patients est déjà devenue la
norme en milieu de journée et ce n’est pas valable seulement pour les sections
de soins intensifs.
Adrian Marinescu :
« Les patients doivent attendre et il faut les gérer le mieux possible, il
faut leur trouver une place dans d’autres hôpitaux ou bien surveiller ceux qui
restent et les faire soigner dans les cadre de l’unités des urgences pendant un
certain temps. »
« Je ne pourrais pas
dire que la situation est hors de contrôle », ajoute pour sa part la manager de
l’Institut « Marius Nasta » de Bucarest, Béatrice Malher. A
son avis, il existe encore des solutions pour tous, jusqu’ici tous les patients
ont reçu leur traitement et un lit où ils puissent bénéficier des soins
nécessaires. Mais, sans doute, tous les hôpitaux doivent mieux se mobiliser
pour surmonter ce moment difficile.
Par ailleurs, la Coalition
des Organisations des Patients touchés d’affections chroniques de Roumanie ainsi
que les associations des patients malades du SIDA déplorent le fait que les
autorités ont arrêté l’hospitalisation des patients chroniques pendant un mois.
Elles demandent aux responsables de revenir sur cette décision et de trouver
d’autres solutions pour les malades de Covid, sans mettre en danger la vie des
patients aux affections chroniques ou des malades du SIDA. (Trad. Ioana, Stancescu; Valentina Beleavski)