Premiers signes de ralentissement pour le marché roumain de l’immobilier.
En termes nets, les résultats du marché immobilier durant les six premiers mois semblent pourtant assez consistants, rassurent les experts d’une grande société internationale de consulte immobilière, dans une de leurs études, véritable radiographie du secteur pendant la première moitié de l’année 2023.
Luiza Moldovan, 09.08.2023, 10:05
En termes nets, les résultats du marché immobilier durant les six premiers mois semblent pourtant assez consistants, rassurent les experts d’une grande société internationale de consulte immobilière, dans une de leurs études, véritable radiographie du secteur pendant la première moitié de l’année 2023.
Le secteur le plus solide est celui des espaces industriels, des plus en plus recherchés par les entreprises qui souhaitent délocaliser leurs activités logistiques et de production sur la toile de fond des tensions géopolitiques de la région et plus précisément de la guerre en Ukraine. Durant la première moitié de l’année 2023 les contrats de location d’espaces logistiques modernes ont compté pour quelque 500 000 mètres carrés, soit le double de la superficie louée durant la même période de l’année dernière. Et ces chiffres ne prennent pas en compte les transactions directes, qui n’ont pas été rendues publiques. Un changement important serait le fait que Bucarest compte seulement pour un tiers du total des nouveaux contrats de location.
Le développement de l’infrastructure, la main d’œuvre disponible et le développement régional poussent de plus en plus d’entreprises à chercher des espaces logistiques dans d’autres régions que la Capitale. Rien que l’année dernière, Bucarest comptait pour plus de la moitié des contrats de location conclus.Pour ce qui est du marché des immeubles de bureau, le 1er trimestre de l’année 2023 a été particulièrement faible, mais il a été suivi par un trimestre II qui figure parmi les plus solides des dernières années, avec des résultats comparables et même supérieurs à ceux d’avant la pandémie de Covid19. Quelque 160 000 mètres carrés d’espaces de bureaux modernes ont été loués à Bucarest durant les six premiers mois, alors que durant la même période de 2022, cette superficie s’élevait à 130 000 mètres carrés. Et pourtant la demande de nouveaux espaces s’est élevée à seulement 45 000 mètres carrés, en baisse de 40% par rapport à 2022.
Pour ce qui est des lots de terrain, la première moitié de cette année a été assez solide, avec une superficie totale achetée par des entrepreneurs de l’immobilier s’élève à 250 millions d’euros, ce qui équivaut grosso-modo à la moitié de la valeur enregistrée en 2022, selon les chiffres des experts. Pour ce qui est des transactions immobilières, les experts remarquent un ralentissement substantiel de l’activité par rapport aux deux dernières années, mais il s’agit plutôt d’un retour à la normale. Côté immeubles résidentiels, les consultants remarquent une attention de plus en plus grande des clients et des entrepreneurs envers les appartements à louer dans des immeubles dédiés. Cette évolution intervient tant sur le fond de la majoration des taux d’intérêt des crédits immobiliers, qui ont rendu les mensualités payées supérieures aux loyers. S’y ajoutent d’autres facteurs, parmi lesquels le changement de générations, avec des jeunes qui sont à la recherche de plus de flexibilité, et le fait que certaines entreprises proposent aux salariés des paquets de bénéfices plus sérieux dont la subvention d’une partie du loyer.
Après une effervescence durant les années 2021 – 2022, pas seulement en Roumanie et pas seulement dans le secteur des immeubles résidentiels, 2023 a commencé par une baisse des ventes sur le marché des appartements au niveau national de 20% par rapport au 1er semestre de l’année 2022. Les taux d’intérêts y ont contribué, tout comme le pouvoir d’achat plus bas, érodé par l’inflation. Et pourtant, le rythme par lequel les appartements se vendent est comparable à celui de 2018 et de 30% supérieur que celui de 2019, donc il ne s’agit pas d’une évolution tellement mauvaise, concluent les experts. Reste à voir s’il s’agit d’un recul isolé ou du début d’une évolution plus importante.