Pandémie et droits de l’être humain
Durant l’année dernière, le monde a été « bouleversé »
par l’apparition de la Covid-19 et la pandémie ainsi
que les mesures, adoptées par les États à travers la planète pour la combattre,
nous ont tous impactés, creusant souvent les inégalités et les abus. C’est la
conclusion que l’ONG Amnesty International met dans son rapport sur la
situation des droits de l’être humain dans le monde.
Ştefan Stoica, 08.04.2021, 12:18
Durant l’année dernière, le monde a été « bouleversé »
par l’apparition de la Covid-19 et la pandémie ainsi
que les mesures, adoptées par les États à travers la planète pour la combattre,
nous ont tous impactés, creusant souvent les inégalités et les abus. C’est la
conclusion que l’ONG Amnesty International met dans son rapport sur la
situation des droits de l’être humain dans le monde.
Dans le cas de la
Roumanie, les mesures adoptées par le gouvernement pour faire face à la
pandémie ont éveillé des inquiétudes à l’égard du respect des droits, notamment
en matière de maintien de l’ordre public, de liberté de réunion
et de droit à l’éducation. En mars 2020, rappelle Amnesty International, le
gouvernement de Bucarest a décrété l’état d’urgence, remplacé ultérieurement par
l’état d’alerte sanitaire, une mesure qui a rendu possible la mise entre
parenthèses temporaire de certains droits garantis par la Convention européenne
des droits de l’homme, dont le droit à l’éducation, la liberté de circulation,
la liberté d’expression et d’association.
À la fin de l’année dernière, un
projet de loi visant à consolider la législation anti-discrimination attendait
toujours de faire l’objet du débat des sénateurs, constatait Amnesty
International. Selon un rapport de la Commission européenne, rendu public en
février et cité par l’ONG, la discrimination et la ségrégation des ethniques
Rom étaient toujours présentes, notamment dans les domaines de l’éducation, de l’emploi
et de l’accès au logement, ceux-ci étant souvent la cible d’évacuations forcée.
Durant l’état d’urgence, les ONG-s et les médias ont présenté des situations où
la police avait recouru à la force et aux mauvais traitements à l’encontre de
ces personnes. Des ONG-s et de groupes actifs en matière des droits de l’être
humain ont exprimé leurs inquiétudes concernant l’utilisation de la population
Rom comme bouc émissaire durant la pandémie. Ils ont également déploré « une
présence accrue – dans les médias et sur les réseaux sociaux – des discours
incitant à la haine et au racisme » contre cette population, des discours
produits surtout par des leaders d’opinion et d’autres personnages publics
influents.
Pour ce qui est de la communauté LGBTQIA+ (lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, queers, intersexes et
asexuelles), le Parlement de Bucarest adoptait, en juin dernier,
une loi qui interdisait les cours sur l’identité de genre et l’égalité des
chances dans tous les cycles d’enseignement. Voté sans avoir fait l’objet d’un débat public, le
texte législatif interdisait « les activités propageant la
théorie ou des opinions sur l’identité de genre en vertu desquelles le genre
est un concept différent du sexe biologique et les deux ne sont pas toujours
identiques », indique Amnesty International.
Quant à l’éducation
nationale, l’ONG cite une étude qui montre les difficultés rencontrées par les
enfants des catégories de population vulnérables, dont notamment les élèves
Rom, dans le contexte de l’enseignement en ligne, introduit durant le
confinement. Conformément à l’étude citée, seulement 15% des enfants
appartenant à des groupes de population marginalisés ont participé
régulièrement aux activités en ligne, les principaux obstacles ayant été, pour
eux, le manque d’équipement technique et d’espace pour étudier, dans des logements
surpeuplés, ainsi que l’incapacité des parents de les aider à faire leurs
devoirs scolaires. (Trad. : Ileana Ţăroi)