Nouvelle motion de censure contre le gouvernement
Roxana Vasile, 01.10.2021, 10:36
A moins qu’un coup de théâtre n’arrive sur la scène politique
roumaine dans les quelques jours à venir, le gouvernement actuel de Bucarest ne
semble pas avoir trop de chances de rester en place. Et pour cause. Une nouvelle
motion de censure déposée à son encontre par le Parti Social-Démocrate, principal
parti de l’opposition, a été lue, jeudi, devant le plénum du Parlement et sera
débattue et votée le mardi prochain, 5 octobre. Selon les déclarations
politiques faites jusqu’ici, les sociaux-démocrates comptent sur le vote de
leur collègues ultra-nationalistes de l’opposition, les sénateurs et députés de
l’Alliance pour l’Union des Roumains (AUR), mais aussi sur les voix de leur
ennemi juré, l’alliance entre l’Union Sauvez la Roumanie et le parti PLUS (USR-PLUS)
qui vient de quitter la coalition à la gouvernance. Somme toute, le PSD compte
sur quelque 280 votes, alors que pour que la motion passe elle doit réunir un minimum
de 234 voix favorables.
Lors de la lecture du texte devant le Parlement, les
représentants de l’USR- PLUS s’étaient absentés, surtout que le document leur
adresse des critiques à eux aussi. De leur côté, les Libéraux espèrent toujours
que leurs anciens partenaires au pouvoir changent d’avis au dernier moment et
ne votent pas la motion sociale-démocrate. Pour l’instant, l’USR-PLUS se dit
décidé d’aller jusqu’au bout, n’acceptant plus Florin Cîtu à la tête du
gouvernement roumain.
En même temps, le long des 4 pages de la motion de
censure, le PSD accuse d’incompétence et de gaspillage de l’argent public la
gouvernance de la coalition formée ces derniers mois du PNL, de l’USR-PLUS et
de l’Union démocrate magyare de Roumanie (UDMR).
En voici un fragment, lu par le leader des députés sociaux-démocrates,
Alfred Simonis : « Chaque jour que le gouvernement de Florin Cîtu reste
en fonction est un jour où la vie des Roumains est encore plus affectée par la
pauvreté, où le développement des communautés locales reste bloqué et où l’avenir
du pays est marqué par une dette toxique, à même de sacrifier des générations
entières. »
Les sociaux-démocrates dénoncent aussi la flambée des
factures de l’électricité et du gaz, le fait que 7 millions de Roumains sont
condamnés à la pauvreté, le fait que l’absorption des fonds européens est nulle
et que la gestion de la pandémie est compromise. Le PSD est persuadé que sa motion
passera et affirme haut et fort que la seule solution pour la crise politique actuelle
est de nommer un gouvernement technocrate et d’organiser des élections anticipées.
De son côté, le premier ministre libéral Florin Cîtu
accuse ses adversaires politiques de vouloir basculer le pays dans le chaos en
renversant le gouvernement, sans penser aux solutions concrètes pour la
population. Il se dit sûr que son mandat se poursuivra. Néanmoins, même si la motion
des sociaux-démocrates est rejetée, ce ne sera pas la fin des soucis pour le
premier ministre libéral, pour la simple raison qu’une autre motion attend d’être
votée au Parlement, déposée par ses anciens partenaires de l’USR-PLUS avec le
soutien des ultranationalistes de l’Alliance pour l’Union des Roumains. Une motion
que le PSD est prêt à voter, si nécessaire. Ce document aussi accuse le premier
ministre d’être « incapable de diriger un gouvernement de coalition »,
« incapable de sortir de la logique d’une pensée limitée imposée par le
parti » et de vouloir « sacrifier l’intérêt général et le bienêtre des citoyens ».
Autant de tensions en ce moment sur la scène politique de Roumanie. (Trad. Valentina
Beleavski)