Nouvelle crise au Parti national libéral
Le congrès extraordinaire du Parti national libéral (PNL), membre de la coalition au pouvoir en Roumanie, pour élire un nouveau président du parti, aura lieu le 10 avril, en présence de 1 300 délégués. C’est ce que le Conseil national des libéraux a décidé dimanche. Jusqu’au congrès, le PNL sera dirigé, par intérim, par le président du Conseil départemental de Suceava, Gheorghe Flutur. Samedi, le président du Sénat roumain, Florin Cîţu, a annoncé sa démission de la direction du PNL. De nombreux chefs libéraux avaient déjà réclamé son départ. Ils reprochent à M Cîțu de provoquer des tensions au sein de la coalition gouvernementale, dans les relations avec le PSD, partenaire au pouvoir, de ne pas communiquer avec les structures de base du parti et d’avoir une mauvaise image publique, ce qui affecte le score du PNL dans les sondages sur les intentions de vote. Les contestataires de M Cîţu aimeraient que le premier ministre Nicolae Ciucă prenne la direction du parti. Selon les médias, ce dernier a une bien meilleure image dans la société et un dialogue cohérent avec les partenaires de gouvernance. Respecté en tant que militaire de carrière, M Ciucă est cependant le protagoniste d’un scandale de plagiat, relatif à sa thèse de doctorat.
Bogdan Matei, 04.04.2022, 11:18
Le congrès extraordinaire du Parti national libéral (PNL), membre de la coalition au pouvoir en Roumanie, pour élire un nouveau président du parti, aura lieu le 10 avril, en présence de 1 300 délégués. C’est ce que le Conseil national des libéraux a décidé dimanche. Jusqu’au congrès, le PNL sera dirigé, par intérim, par le président du Conseil départemental de Suceava, Gheorghe Flutur. Samedi, le président du Sénat roumain, Florin Cîţu, a annoncé sa démission de la direction du PNL. De nombreux chefs libéraux avaient déjà réclamé son départ. Ils reprochent à M Cîțu de provoquer des tensions au sein de la coalition gouvernementale, dans les relations avec le PSD, partenaire au pouvoir, de ne pas communiquer avec les structures de base du parti et d’avoir une mauvaise image publique, ce qui affecte le score du PNL dans les sondages sur les intentions de vote. Les contestataires de M Cîţu aimeraient que le premier ministre Nicolae Ciucă prenne la direction du parti. Selon les médias, ce dernier a une bien meilleure image dans la société et un dialogue cohérent avec les partenaires de gouvernance. Respecté en tant que militaire de carrière, M Ciucă est cependant le protagoniste d’un scandale de plagiat, relatif à sa thèse de doctorat.
L’ancien premier ministre Cîţu avait été élu à la tête du parti il y a seulement six mois, fin septembre 2021. Soutenu ouvertement, à ce moment-là, par le chef de l’Etat, Klaus Iohannis, il avait gagné les élections devant un autre ancien premier ministre, Ludovic Orban, qui dirigeait le PNL depuis 2017. Ce fut un congrès tendu. M Orban a déclaré que le congrès avait enregistré « les violations des normes démocratiques les plus graves qui aient jamais été commises dans un parti politique au cours des 31 dernières années ». Il a ensuite annoncé qu’il mettait fin à son partenariat avec M Iohannis, à qui il avait semblé très dévoué, et en décembre, aux côtés d’autres membres démissionnaires du PNL, il a fondé un nouveau parti appelé la Force de la droite.
Parti historique, fondé en 1875, le PNL s’est toujours enorgueilli d’avoir été au pouvoir dans les moments les plus fastes pour la Roumanie : celui de l’indépendance d’État, proclamée en 1877, lorsque le pays a échappé à des siècles de domination ottomane, et celui de la Grande Union de 1918. A ce moment-là, à la fin de la Première Guerre mondiale, toutes les provinces à population roumaine majoritaire, qui avaient été jusque-là sous la domination des empires tsariste et austro-hongrois, sont entrées sous l’autorité de Bucarest.
Interdit par la dictature communiste de l’après-guerre, installée par les troupes soviétiques d’occupation, le PNL est revenu sur la scène politique tout de suite après la révolution de 1989. Et il est fier, encore une fois, d’avoir été au pouvoir en 2007, lorsque la Roumanie a été admise dans l’Union européenne. En raison des scandales incessants de ces dernières années, le passé du PNL pèse désormais très peu dans la perception du public d’aujourd’hui. Dans le dernier sondage en date, les libéraux sont crédités de 16 % des intentions de vote, juste 1 % de plus que l’opposition nationaliste turbulente, l’Alliance pour l’Union des Roumains, et 20 % de moins que leurs partenaires de gouvernance actuels, les sociaux-démocrates.
(Trad. : Ligia)