Nouvelle affaire de corruption
Le Parquet national anticorruption a demandé lundi au Parquet général de saisir le président de la Roumanie, Klaus Iohannis, pour engager des poursuites contre un ancien premier ministre, Călin Popescu-Tăriceanu. Les procureurs l’accusent d’avoir accepté des pots-de-vin en 2007 et 2008, soit durant la dernière partie de son mandat à la tête du gouvernement. Selon les procureurs, Tăriceanu aurait reçu indirectement, de représentants d’une société autrichienne qui a distribué les licences Microsoft en Roumanie, des avantages matériels indus de 800 000 dollars sous la forme d’honoraires pour des services de conseil. En échange de cela, il aurait exercé ses pouvoirs de manière à faire adopter une série d’arrêtés gouvernementaux en faveur de la compagnie, explique la DNA. Selon les enquêteurs, le montant représente une commission de la valeur des paiements effectués par l’Etat roumain à ladite société, et qui aurait été utilisée au bénéfice du dignitaire pour couvrir certaines dépenses de campagne électorale. L’argent aurait été transféré sur la base de contrats fictifs conclus avec plusieurs compagnies offshore. Ce dossier a été ouvert en 2018 suite à la réunion de trois affaires pénales, dont l’une a été reprise par le Parquet national anticorruption à la demande de collègues autrichiens. En novembre 2018, à la demande de la DNA, le Sénat roumain a été saisi pour entériner l’ouverture des poursuites pénales pour corruption passive contre la même personne, sénateur à l’époque, mais la demande a été rejetée. Les procureurs affirment maintenant que des éléments de preuve supplémentaires ont été administrés et que de nouveaux éléments ont été versés au dossier.
Eugen Coroianu, 12.01.2021, 12:45
Le Parquet national anticorruption a demandé lundi au Parquet général de saisir le président de la Roumanie, Klaus Iohannis, pour engager des poursuites contre un ancien premier ministre, Călin Popescu-Tăriceanu. Les procureurs l’accusent d’avoir accepté des pots-de-vin en 2007 et 2008, soit durant la dernière partie de son mandat à la tête du gouvernement. Selon les procureurs, Tăriceanu aurait reçu indirectement, de représentants d’une société autrichienne qui a distribué les licences Microsoft en Roumanie, des avantages matériels indus de 800 000 dollars sous la forme d’honoraires pour des services de conseil. En échange de cela, il aurait exercé ses pouvoirs de manière à faire adopter une série d’arrêtés gouvernementaux en faveur de la compagnie, explique la DNA. Selon les enquêteurs, le montant représente une commission de la valeur des paiements effectués par l’Etat roumain à ladite société, et qui aurait été utilisée au bénéfice du dignitaire pour couvrir certaines dépenses de campagne électorale. L’argent aurait été transféré sur la base de contrats fictifs conclus avec plusieurs compagnies offshore. Ce dossier a été ouvert en 2018 suite à la réunion de trois affaires pénales, dont l’une a été reprise par le Parquet national anticorruption à la demande de collègues autrichiens. En novembre 2018, à la demande de la DNA, le Sénat roumain a été saisi pour entériner l’ouverture des poursuites pénales pour corruption passive contre la même personne, sénateur à l’époque, mais la demande a été rejetée. Les procureurs affirment maintenant que des éléments de preuve supplémentaires ont été administrés et que de nouveaux éléments ont été versés au dossier.
L’ancien premier ministre Călin Popescu-Tăriceanu a rejeté les accusations du Parquet anticorruption, expliquant qu’aucun paiement n’avait été effectué à Microsoft tant qu’il dirigeait le gouvernement et qu’il n’avait pas reçu d’argent. Lors d’une intervention sur une chaîne de télévision, il a déclaré que pendant son mandat, quatre arrêtés gouvernementaux avaient été pris, dont l’un était visé par le procureur général de l’époque, mais qui n’avait fait que dresser l’inventaire des licences Microsoft.
Le nouveau dossier intervient dans l’espace public roumain peu après qu’un ancien ministre de l’Environnement, Costel Alexe, eut été accusé par le même Parquet de corruption et d’incitation au détournement de fonds. Les procureurs notent qu’en 2020, il aurait réclamé et reçu d’un responsable d’une aciérie — suspect dans cette affaire -, plusieurs produits en tôle d’environ 20 000 euros. Il exerçait des fonctions relatives à l’attribution gratuite de certificats d’émission de gaz à effet de serre et de suivi des mesures prises par cette usine pour fermer une déchetterie non conforme. L’ancien ministre a également déclaré qu’il était innocent et qu’il souhaitait voir finaliser l’enquête sur cette affaire « le plus tôt possible ».
(Trad. : Ligia)