Nouvel instrument de protection des pays européens
Mihai Pelin, 09.12.2021, 10:58
La Commission européenne a proposé la
mise en place d’un nouvel instrument lui permettant de punir les pays tiers qui
exercer une forme de chantage économique
qui voudraient exercer une forme de chantage économique pour influer sur des
politiques européennes. L’instrument pourrait être utilisé aussi bien contre un
pays comme la Russie qui diminue ou suspend ses livraisons de gaz, ou encore au
moment où la Chine bloque les produits originaires de Lituanie comme
représailles contre l’ouverture montrée par Vilnius face à Taiwan.
« Avec cette
proposition, nous envoyons le signal très clair que l’UE défendra fermement ses
intérêts », a affirmé Valdis Dombrovskis, vice-président exécutif de la
Commission, en charge du Commerce. Selon lui, ce nouvel instrument doit avant
tout avoir un effet dissuasif. Et lui de préciser que l’Union soutient un
commerce mondial libre, fondé sur des normes que malheureusement d’autres pays violent
afin d’obtenir des avantages politiques ou économiques. Du coup, l’Europe
collaborera directement avec le pays en cause afin de mettre un terme à son
chantage économique. En cas d’échec des discussions, le nouvel instrument permettra
une intervention rapide et efficace. Selon le responsable européen, par
cette décision, l’Union se montre prête à se défendre en cas de menace. Ces
dernières années, on a constaté une multiplication des intimidations
économiques perpétrées par d’autres pays à l’encontre des pays communautaires.
On a assisté à des tentatives de changement de politiques européennes suite à
la mise en place de restrictions commerciales ou d’investissements, a encore
affirmé Valdis Dombrovskis.
Comme le nouvel instrument sera inscrit dans la
politique commerciale de l’UE, sa mise en place n’aura pas besoin de
l’unanimité des Etats membres. Selon les analystes, cet aspect provoque le
mécontentement de certaines capitales comme Budapest dont les relations avec
Pékin sont très chaleureuses. Les normes fixées par Bruxelles disent que si un
Etat tiers exerce une forme de chantage économique, la Commission serait en
mesure de bloquer les différents engagements financiers ou encore suspendre des
opérations financières. Par ailleurs, la Commission européenne se verra
également autorisée à suspendre son assistance macro-financière envers les pays
tiers et même éliminer tout accord de garantie avec les entités économiques ou
les personnes proches d’un Etat accusé de chantage envers l’Union européenne,
les entreprises européennes ou les Etats membres.
Le nouvel outil juridique se veut une
réponse aux pressions économiques délibérées auxquelles l’Union est tombée
victime ces dernières années. Il se rajoute aux instruments dont l’Union
dispose et qui lui permettent de mieux se défendre. Son but est de décourager
les pays tiers à bloquer le commerce ou les investissements européens, afin de
forcer l’Europe à changer de politiques en matière de climat, fiscalité ou
sécurité alimentaire. La proposition devra être examinée et approuvée par le
Parlement européen et le Conseil de l’Europe.