Nouveau trou d’air pour Blue Air.
La sanction s’élève à plus de deux millions d’euros est elle a été appliquée pour tous les vols annulés après le 15 juin, mais aussi pour ceux annulés après le 6 septembre. Les autorités ont constaté que le comportement de Blue Air a touché plus de 150 000 consommateurs de 23 Etats membres de l’UE. Au total, la valeur des préjudices aux voyageurs dépasse les 19,5 millions d’euros et ils comptent seulement pour la valeur des billets d’avion achetés. En réalité, ce préjudice est de beaucoup supérieur. Parallèlement, seulement 1% des voyageurs dont les vols ont été annulés se sont vus rembourser le cout du billet. Dans ce contexte, l’Autorité nationale de protection du consommateur a décidé d’appliquer deux nouvelles amendes : l’une de deux millions d’euros et l’autre de 40 000 euros pour des infractions répétées.
Mihai Pelin, 05.10.2022, 12:26
La sanction s’élève à plus de deux millions d’euros est elle a été appliquée pour tous les vols annulés après le 15 juin, mais aussi pour ceux annulés après le 6 septembre. Les autorités ont constaté que le comportement de Blue Air a touché plus de 150 000 consommateurs de 23 Etats membres de l’UE. Au total, la valeur des préjudices aux voyageurs dépasse les 19,5 millions d’euros et ils comptent seulement pour la valeur des billets d’avion achetés. En réalité, ce préjudice est de beaucoup supérieur. Parallèlement, seulement 1% des voyageurs dont les vols ont été annulés se sont vus rembourser le cout du billet. Dans ce contexte, l’Autorité nationale de protection du consommateur a décidé d’appliquer deux nouvelles amendes : l’une de deux millions d’euros et l’autre de 40 000 euros pour des infractions répétées.
Au mois de juillet, Blue Air se voyait infliger une amende de 2 millions d’euros de la part de la même institution après l’annulation d’onze vols de 2021 à 2022, pour lesquels la compagnie avait encaissé quelque 13 millions et demi d’euros. Blue Air a suspendu ses vols le 6 septembre, justifiant cette décision par le fait que le Ministère de l’Environnement avait bloqué tous ces comptes à cause d’une dette plus vieille. Même si les comptes ont été débloqués le lendemain et les autorités ont accepté un remboursement échelonné sur une année de la dette, Blue Air n’a pas pu recommencer son activité. Fin septembre, la compagnie annonçait qu’à cause de ses difficultés financière, il lui était impossible de reprendre les opérations le 10 octobre, comme stipulent ses engagements. Selon un communiqué de Blue Air, la compagnie aérienne roumaine portait des négociations avec des investisseurs potentiels, des créanciers et le gouvernement afin de restructurer son capital et redémarrer les opérations aériennes.
Après l’interruption des vols, l’Exécutif de Bucarest a alloué 1 million d’euros du fonds de réserve pour rapatrier les Roumains immobilisés sur des aéroports étrangers, à l’aide de la compagnie aérienne Tarom. Mais c’est toujours Blue Air qui doit rembourser tout cet argent. Les dettes totales de l’opérateur aérien roumain étaient estimées à plus de 230 millions d’euros. Blue Air a été fondée en 2004 pour connaitre un développement spectaculaire dans les années 2000 et 2010. Mais les ennuis financiers s’enchainent depuis plusieurs années, après la condamnation de son patron à une peine de prison ferme pour corruption. En 2020, en pleine pandémie de Covid 19, la compagnie recevait un prêt garanti par l’Etat de plus de 60 millions d’euros.
Officiellement, jusqu’en juin 2023, Blue Air fait l’objet d’une procédure appelée « Concordat préventif » et qui est censée lui permettre de proposer aux créanciers un plan de redressement et de remboursement des dettes. En Roumanie, nombre de ceux ayant demandé un remboursement de l’argent payé pour des billets n’ont rien reçu jusqu’ici. Très peu d’entre eux ont attaqué en Justice la compagnie aérienne pour se voir rembourser l’argent payé et un certain taux d’intérêt. Autant de turbulences qui ont fini par clouer au sol les avions de Blue Air. (trad. Alex Diaconescu)