Nouveau premier ministre désigné à Bucarest
La Roumanie a un nouveau premier ministre
désigné, en la personne de Florin Cîţu, l’actuel ministre des Finances. Le président Klaus
Iohannis l’a annoncé, mercredi, à l’issue des consultations avec les partis
politiques. Le chef de l’Etat roumain n’a pas manqué de féliciter le Parti
national libéral (PNL) pour son agenda réformateur durant les trois mois à la
tête du précédent gouvernement. M. Iohannis a également reproché au Parti
social-démocrate (PSD) les tentatives répétées de bloquer l’activité de
l’exécutif libéral.
Ştefan Stoica, 27.02.2020, 12:36
La Roumanie a un nouveau premier ministre
désigné, en la personne de Florin Cîţu, l’actuel ministre des Finances. Le président Klaus
Iohannis l’a annoncé, mercredi, à l’issue des consultations avec les partis
politiques. Le chef de l’Etat roumain n’a pas manqué de féliciter le Parti
national libéral (PNL) pour son agenda réformateur durant les trois mois à la
tête du précédent gouvernement. M. Iohannis a également reproché au Parti
social-démocrate (PSD) les tentatives répétées de bloquer l’activité de
l’exécutif libéral.
Rappelons que la scène politique roumaine traverse,
depuis plusieurs mois déjà, une période de grande instabilité. Le premier
cabinet libéral, dirigé par le président du PNL, Ludovic Orban, a été destitué
par motion de censure après que le gouvernement Orban a engagé sa responsabilité
sur un texte qui modifiait la loi électorale pour élire les maires en deux
tours de scrutin. Le PSD avait alors réussi à réunir une majorité au Parlement
pour soutenir la motion, mais, après la destitution du cabinet Orban, Klaus
Iohannis a désigné le même Ludovic Orban pour former un nouveau gouvernement. Les
sociaux-démocrates ont boycotté la séance parlementaire de lundi dernier, au
moment du vote d’investiture du gouvernement Orban II, à la suite de quoi le
chef des libéraux a renoncé à son mandat.
Le président Iohannis déclare maintenant qu’en
désignant Florin Cîţu, il veut sortir la Roumanie du blocage politique actuel. Le premier
ministre désigné a promis, quant à lui, d’essayer de rassembler la majorité
parlementaire nécessaire à l’investiture de son gouvernement, dont il
communiquera la composition dans les plus brefs délais. Avant, comme après avoir
été nommé ministre des Finances, Florin Cîţu avait accusé le PSD
d’avoir provoqué, durant leur gouvernance, des dommages importants au budget de
l’Etat par des « politiques publiques désastreuses ».
La désignation de
Florin Cîţu est une très bonne novuelle pour son chef de parti, Ludovic
Orban : « Florin
Cîţu représente la garantie que
le désastre provoqué par les gouvernements sociaux-démocrates successifs et
irresponsables sera réparé. C’est aussi le gage d’une croissance économique
durable de la Roumanie, soutenue par les moteurs de croissance habituels d’une économie
capitaliste. »
Les sociaux-démocrates, qui ont toujours la
majorité relative au Parlement, ont aussitôt annoncé qu’ils ne voteraient pas
pour un cabinet dirigé par M. Cîţu. Le président par intérim du PSD, Marcel
Ciolacu : « A
mon avis, la désignation de M. Cîţu dépasse l’entendement.
Je m’attendais à ce que M. Cîţu révèle ce qu’il a
fait des emprunts de 10 milliards d’euro contractés ces trois derniers mois et
demi, et non pas qu’il soit désigné premier ministre. C’est sans commentaire.
Nous verrons maintenant les décisions qu’ils prendront, nous parlerons aussi
avec nos autres partenaires politiques. De toute évidence, le président a
choisi la voie de la crise politique. »
Marcel Ciolacu n’exclut pas d’ailleurs de recourir
à nouveau à la Cour constitutionnelle. Saisie par le Parti social-démocrate, la
Cour constitutionnelle de Roumanie a jugé inconstitutionnelle la seconde nomination
de Ludovic Orban en tant que premier ministre. De l’avis des juges, cette
désignation aurait eu pour objectif le rejet d’un nouveau cabinet libéral et
non pas la mise en place d’un gouvernement capable d’obtenir la confiance du
Parlement. La Cour a pris en compte les intentions déclarées du président Iohannis
et du PNL de déclencher ainsi des élections législatives anticipées.
La
troisième force parlementaire du pays, l’Union Sauvez la Roumanie,
idéologiquement proche des libéraux, déclare vouloir faire partie du nouvel
exécutif, s’il est l’expression d’une majorité constituée. Leur premier
objectif est l’introduction d’un scrutin municipal à deux tours. En échange, le
parti Pro România affirme qu’il ne soutiendra pas le futur gouvernement, car,
selon lui, les libéraux n’ont ni légitimité, ni équipe, ni programme politique,
ni soutien parlementaire. (Trad. Elena Diaconu)