Motion de censure contre le gouvernement de Bucarest
Le gouvernement dirigé par le leader libéral, Florin Cîtu est soumis aujourd’hui à son épreuve politique la plus importante : une motion de censure initiée par l’opposition social-démocrate. Dans le document, le PSD affirme que l’unique solution pour que la Roumanie puisse sortir de cette crise politique, économique est sociale est le départ urgent du gouvernement Cîtu.
Ştefan Stoica, 05.10.2021, 11:45
Le gouvernement dirigé par le leader libéral, Florin Cîtu est soumis aujourd’hui à son épreuve politique la plus importante : une motion de censure initiée par l’opposition social-démocrate. Dans le document, le PSD affirme que l’unique solution pour que la Roumanie puisse sortir de cette crise politique, économique est sociale est le départ urgent du gouvernement Cîtu.
Les sociaux-démocrates imputent à l’Exécutif l’appauvrissement des Roumains, l’absence de mesures censées contrecarrer la hausse des factures énergétiques et la dévalorisation de la monnaie nationale, le leu, ainsi que la progression alarmante de la dette publique. S’y ajoutent le faible taux d’absorption des fonds européens, le blocage des programmes d’appui pour les PMEs et le manque d’intérêt pour les problèmes des agriculteurs, soulignent encore les sociaux-démocrates. Ils n’oublient pas non plus de dénoncer ce qu’ils appellent un désastre provoqué dans le domaine de la santé. Le gouvernement de l’alliance entre le Parti national libéral – l’Union Sauvez la Roumanie – Plus (USR-PLUS) et l’Union démocrate-magyare de Roumanie (UDMR) n’a pas lutté contre la pandémie, il n’a fait qu’empêcher le traitement des maladies chroniques, accuse le Parti social-démocrate. L’opposition de gauche n’oublie pas non plus les ennuis légaux que Florin Cîtu a eus lorsqu’il était étudiant aux Etats-Unis. Le fait d’avoir conduit un véhicule sous l’emprise de l’alcool au début des années 2000 aurait été ignoré normalement, si la situation politique à Bucarest ne s’était pas enflammée brusquement à cause des problèmes survenus au sein de la coalition gouvernementale.
La motion du PSD n’épargne pas non plus l’USR-PLUS, même si, justement, la sortie de ce parti de la coalition gouvernementale a transformé le gouvernement Cîtu en un cabinet minoritaire et l’a projeté dans la situation difficile dans laquelle il se retrouve actuellement. L’ancienne alliance USR-PLUS s’appelle désormais USR tout court puisque les deux partis ont fusionné le week-end dernier. Malgré les critiques à son encontre formulées par le PSD, l’USR a annoncé son intention de voter la motion afin de renverser Florin Cîtu de son fauteuil de premier ministre, le tentant pour seul responsable du démantèlement de la coalition gouvernementale. D’ailleurs, la première motion de censure déposée contre le cabinet de Florin Cîtu a été déposée par l’Union Sauvez la Roumanie aux côtés de l’Alliance pour l’Union des Roumains, soit l’opposition ultranationaliste. Le trajet de cette initiative vers les débats et le vote par le Législatif a été freiné par la Cour Constitutionnelle et elle deviendra tout simplement caduque si la motion du PSD est adoptée. Et à en croire les déclarations politiques faites ces derniers temps, l’Exécutif de Florin Cîtu n’aurait aucune chance de survie.
Pour être adoptée par le plénum du Parlement roumain, une motion de censure doit recenser 234 voix « pour ». Selon les calculs parlementaires, le PSD, l’USR et l’AUR, soit les trois partis qui la soutiennent, recensent ensemble 280 sénateurs et députés. Le camp du Pouvoir, soit le PNL et l’UDMR, ne regroupe de 163 élus nationaux. Enfin, les députés des minorités nationales autres que celle magyare ne participent pas au vote. De son côté, le premier ministre libéral, Florin Cîtu, a dénoncé l’irresponsabilité de ce qu’il a appelé une nouvelle majorité PSD – USR – AUR. Les élus libéraux seront présents aux débats, mais ils ne voteront pas la motion contre son cabinet, a également précisé Florin Cîtu. (Trad. Alex Diaconescu)